Le séminaire généraliste et interdisciplinaire « Changer d’échelle – Changer de nature » est organisé entre le CSI et le laboratoire d’Eco-anthropologie du Muséum d’Histoire Naturelle par Léo Mariani (MNHN, Eco-anthropologie), Julien Blanc (MNHN, Eco-anthropologie), Brice Laurent (CNRS, CSI) et Jean Goizauskas (Mines Paris, CSI).
Argumentaire
Comme l’affirment Olivier Rey ou Anna Tsing, changer d’échelle ce n’est pas seulement changer de proportions mais aussi de nature. En postulant que les changements d’échelle (re)conditionnent la nature des choses comme les observations qui peuvent en être faites, ce séminaire entend poser tout à la fois les questions de la mesure et de la commensurabilité, de la croissance et de la décroissance. De quoi parle-t-on d’abord lorsqu’il est question de changement d’échelle : d’une circulation qui se déploie ? D’une variation de taille et/ou de mesure ? Partant, qu’advient-il précisément lorsqu’un projet, un groupe, un sentiment, un rapport, une technique, un concept, une loi, un savoir ou une forme de vie est pris dans un changement d’échelle ? Comment caractériser ce qui se modifie dans l’opération, ou qui est appelé à le faire ? Quelles questions ces changements posent-ils par ailleurs aux scientifiques, en termes épistémiques et méthodologiques mais aussi prospectifs et spéculatifs ? Comment peuvent-ils s’en saisir, et quelles implications concrètes cela peut-il avoir sur leurs objets et leurs projets ?
La Nature de la modernité a le très grand avantage de valoir pour tous et partout, mais il ne fait plus aucun doute aujourd’hui que cette qualité d’universalité est le fruit d’une purification dont le coût est considérable. Considérant qu’aucun changement d’échelle n’est anodin, on souhaite s’intéresser en somme à tout ce qui se gagne et se perd dans une telle opération ; reposant la question des liens de l’universel et du particulier, et, par conséquent, celle de l’intégration des différences et des singularités, en science et/ou en société.
Informations pratiques
Le séminaire aura lieu les 2e jeudi du mois, de février à juin 2022 (de 15h à 17h), alternativement au Muséum National d’Histoire Naturelle et à l’École des Mines Paris.
- MNHN, 45 rue Buffon, 75005 Paris. Le séminaire se tiendra dans le grand amphithéâtre d’entomologie situé à l’entrée du site au rez-de-chaussée du premier bâtiment sur la droite.
- École des mines, 60 Boulevard Saint Michel, 75006 Paris. Les numéros des salles sont indiqués pour chaque séance dans le programme (ci-dessous).
Ce séminaire est ouvert au public sur inscription.
Le protocole sanitaire actuellement en vigueur nous impose pour l’instant de limiter la participation en présentiel au séminaire aux personnes rattachées aux institutions organisatrices du séminaire (Ecole des Mines, MNHN). Le séminaire se tiendra donc en format hybride, en présentiel et avec une participation par visioconférence. Un lien vers une visioconférence sera communiqué aux participants inscrits quelques heures avant le début de la séance (un formulaire d’inscription en ligne sera disponible sur ce site dans l’annonce de chaque séance).
Pour tout renseignement : Léo Mariani ou Jean Goizauskas
Programme 2022
10 mars au MNHN, grand amphithéâtre d’entomologie
Circonscrire, tracer, zoner… Ce que la radioactivité fait à la nature, Sophie Houdart (CNRS, LESC)
24 mars au MNHN, grand amphithéâtre d’entomologie
Une question de taille, Olivier Rey (CNRS, IHPST)
14 avril à l’École des Mines, salle Chevalier
Du pilote au programme à grande échelle : gouverner la pauvreté globale, Nassima Abdelghafour (CSI) & Fiona Gedeon Achi (Mohammed VI Polytechnic University)
12 mai au MNHN, grand amphithéâtre d’entomologie
Les vaches laitières sont-elles scalables ?, Catherine Mougenot (Université de Liège)
16 juin à l’École des Mines, salle L213 – 10:00-12:00
De la salle des machines au data center : effets de seuil et industrialisation de la production informatique, Guillaume Carnino et Clément Marquet (UTC, COSTECH)
juin à l’École des Mines (séance reportée à une date ultérieure)
Faire des phages des entités thérapeutiques, Charlotte Brives (CNRS, CED)