Séminaire Politiques environnementales du numérique

Ce séminaire est organisé par Clément Marquet (CSI, Mines Paris – PSL, i3) et Sophie Quinton (Inria, GDS EcoInfo), dans le cadre du groupe de travail Politiques environnementales du numérique du GDR Internet, IA et Société.

Il est accessible sur inscription et se déroule en visioconférence.


Depuis quelques années, les conséquences environnementales des technologies numériques font l’objet d’une attention croissante [1] remettant en cause la promesse d’une convergence entre transition écologique et transition numérique. Si ces alertes ne sont pas tout à fait nouvelles [2], elles n’ont attiré que récemment l’attention des instances politiques françaises [3]. Cet intérêt des politiques publiques se manifeste alors que l’État et les acteurs économiques investissent massivement dans des projets numériques de grande envergure tels que la 5G, l’intelligence artificielle, le véhicule autonome, l’Internet des objets. Autant de projets dont on ne peut anticiper avec précision les conséquences, mais qui engagent de fait une prolifération d’équipements et de données. Plus généralement, il manque encore une réflexion de fond sur les impacts environnementaux directs (besoins en énergie et en ressources, pollutions, etc.) et indirects (optimisations qui poussent à l’augmentation globale de la production et la consommation, etc.) du numérique.

Clément Marquet, “Chantier du data center Par8 d’Interxion, La Courneuve”, 2021, licence CC BY 4.0.

Les relations qu’entretiennent les technologies numériques à l’environnement sont politiques, au sens où elles sont liées à des choix techniques et économiques effectués au nom de valeurs telles que la disponibilité, la sécurité, la rapidité, le profit… Ces choix induisent des rapports aux ressources naturelles, à la biodiversité, à la santé des êtres humains, qui sont peu visibles aux utilisateur·trices en raison de la facilité apparente avec laquelle l’information circule et de l’utilisation d’un vocabulaire organisé autour de la dématérialisation, du cloud, etc.

En savoir plus sur groupe de travail Politiques environnementales du numérique et les questions qui structurent ses discussions.

Ce groupe de travail entend constituer progressivement, notamment par l’organisation de séminaires, une communauté de chercheur.se.s contribuant aux études environnementales du numérique [4]. Pour construire cette interdisciplinarité, le groupe de travail collabore notamment avec le Groupement de service (GDS) EcoInfo [5], engagé depuis 2006 dans la mesure des conséquences environnementales des TIC et la création de services visant à réduire leurs impacts négatifs au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche.


Programme du séminaire 2024/25

Jeudi 21 novembre

Adrien Luxey-Bitri (Spirals, Univ. Lille, INRIA) — Organisation et maintenance collégiale d’une infrastructure communautaire de services numériques

Jeudi 19 décembre

Atelier (séance interne au groupe de travail ; l’inscription pour devenir membre du GDT se fait ici)

Jeudi 16 janvier

Laura Kocksch (The Techno-Anthroplogy Lab at Aalborg University Copenhagen) — Fragile computing: Directions for developing post-optimistic technologies

Jeudi 20 février

Atelier (séance interne au groupe de travail)

Jeudi 20 mars

Marie Garin — De l’apprentissage fédéré vers une théorie critique de l’apprentissage hétéromatique

Jeudi 17 avril

Atelier (séance interne au groupe de travail)

Mardi 13 mai

Aude-Solveig Epstein (Université Paris Nanterre) — La régulation environnementale du numérique : Critique juridique de la « transition jumelle » (twin transition)

Jeudi 19 juin

Journée d’étude à Grenoble



[1] Voir par exemple les rapports du TheShiftProject 2018 et de GreenIT 2019.

[2]  Flipo Fabrice, Michel Dobré, Marion Michot, La face cachée du numérique, Montreuil, Éditions L’échappée, 2013.

[3] En 2020, le Sénat a lancé une mission sur l’empreinte environnementale du numérique qui, selon Hervé Maurey, président de la commission, « n’a pas encore fait l’objet de travaux parlementaires et qui donne lieu à une prise de conscience progressive ». Parallèlement, le Conseil national du numérique et le Haut Conseil pour le climat ont été saisis par Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire et Cédric O, secrétaire d’État chargé du Numérique, en vue de l’élaboration d’une feuille de route au double objectif : « réduire l’empreinte environnementale du numérique afin de créer un numérique durable et faire du numérique un levier pour la transition écologique et solidaire ».

[4] Ensmenger Nathan, “The Environmental History of Computing”, Technology and Culture, 2018, 59, 4S, p. S7-S33 ; Shriver-Rice Meryl, Hunter Vaughan, “What is Environmental Media Studies”, Journal of Environmental Media, 2020, 1, 1, p. 3-13.

[5]  https://ecoinfo.cnrs.fr