Qui sommes-nous ?

Un rôle fondateur dans la constitution et le développement des Science and Technology Studies

Fondé en 1967, le CSI est devenu dans les années 80 un des laboratoires phares au plan international dans le domaine des Science and Technology Studies, Michel Callon et Bruno Latour étant les chefs de file d’une nouvelle approche, baptisée sociologie de la traduction ou encore théorie de l’acteur-réseau (Actor-Network Theory, ANT).

La sociologie de la traduction a proposé une troisiême voie permettant d’échapper au débat entre réalisme – les connaissances reflètent une réalité extérieure – et constructivisme – les connaissances sont le produit d’activités humaines -, ce dernier étant taxé de relativisme par le premier (les connaissances admises ne seraient que l’expression, à un moment donné, d’un certain état de la société). C’est en examinant le travail matériel de production de la réalité et des connaissances que la sociologie de la traduction a permis de renouveler le débat, à travers l’doption d’un point de vue résolument pragmatiste.

Elle a mis l’accent sur l’analyse des pratiques des acteurs et a développé un certain nombre de concepts – traduction, réseau socio-technique, médiation – permettant de comprendre la manière dont des connaissances ou des innovations sont progressivement constituées et transforment nos sociétés.

Pour en savoir plus, on peut notamment lire : Madeleine Akrich, Michel Callon et Bruno Latour. (2006). Sociologie de la traduction. Textes fondateurs, Paris : Presses des Mines.

Des recherches au carrefour entre STS, sociologie, économie et science politique

Le CSI s’est initialement surtout intéressé aux activités de recherche et d’innovation, en s’investissant sur trois thématiques complémentaires : l’anthropologie des sciences et des techniques, qui a renouvelé la description et la compréhension de l’innovation scientifique, technique ou culturelle ;  les politiques de recherche et d’innovation repensées à l’aune de cette nouvelle conceptualisation du développement des sciences et des techniques ; la construction des marchés et des usages, thématique qui a permis de montrer le rôle actif des intermédiaires du marché et des usagers dans la transformation des réseaux socio-techniques et, de fait, leur participation au processus d’innovation.

Le CSI a prolongé son effort de recherche théorique et pratique vers de nouveaux domaines : environnement, transport, sécurité, services, santé, communication, goûts… Après avoir défini les termes d’une sociologie centrée sur l’innovation, le CSI s’est attaché à montrer en quoi la prise en compte des objets – apport à la fois théorique et technique de la sociologie de l’innovation – renouvelle la manière d’approcher un certain nombre de questions classiques,  notamment en science politique : comment repenser la production d’une volonté commune et favoriser la prise de décision en situation de haute incertitude ? Mais aussi en économie : comment repenser l’analyse des marchés dès lors qu’on y intègre le rôle joué par les dispositifs techniques et les outils de calcul ? Ou encore en sociologie : de quelle manière analyser la construction des personnes, des sujets, des collectifs, des goûts, des compétences… dès lors que l’on ne fait plus la séparation entre d’un côté des individus ou des groupes définis a priori et de l’autre des dispositifs ou des produits ?

Les travaux se sont redéployés dans les années récentes autour de questions qui se recoupent sur une variété de terrains : la question des formats de la démocratie technique (expérimentation sociale, débat public et fabrication des collectif), celle de la fabrique de l’économie (dispositifs socio-techniques, sciences économiques et de gestion, et performativité), et celle de la constitution des individus et des collectifs (médiation, attachements et formes d’expérience).

Les recherches actuelles du CSI prolongent ces travaux autour de quatre thèmes majeurs :

  • l’expérimentation comme modalité de l’action collective
  • la place des marchés en société
  • les politiques des savoirs
  • la maintenance et la durabilité

Plus de détail sur les thèmes de recherche du CSI

Une recherche impliquée

Depuis sa création, les recherches du CSI se sont toujours effectuées dans un cadre partenarial, le mot partenariat devant être entendu dans un sens extensif, qui concerne à la fois les aspects financiers et scientifiques de la recherche.

Les contrats de recherche concernent aujourd’hui principalement le secteur public. L’ANR (Agence nationale de la recherche) et d’autres agences (HAS, AFFSET, INCA, INHES, etc.), ainsi que la Commission Européenne, sont parmi les principaux financeurs.

L’expérimentation de nouveaux formats de recherche collaborative a donné lieu au fil des années à la publication d’ouvrages, de recommandations ou encore d’un projet de loi. Réalisées dans le cadre de projets collaboratifs, de séminaires ou de focus groups, ces initiatives ont mobilisé aux côtés des chercheurs du CSI une variété de partenaires – chercheurs de diverses disciplines, militants et représentants associatifs, praticiens (infirmières, médecins, juristes), notamment.

Le CSI a joué un rôle moteur dans la mise en place de l’Observatory for Responsible Innovation, un think tank indépendant qui a pour objectif de proposer et de débattre des mesures et méthodes propres à promouvoir des formes d’innovation responsable ; Fabian Muniesa, chercheur au CSI, assure la direction exécutive de l’Observatoire. Site de l’Obervatory for Responsible Innovation ?

Ouverture sur l’international

Le CSI est un laboratoire reconnu et ouvert sur l’international. Un important volume de publications dans des revues internationales rend ses travaux accessibles aux non-francophones. Le CSI maintient son implication dans de nombreux projets de recherche en collaboration avec des partenaires européens et internationaux. Il poursuit également sa tradition d’accueil de 4 à 5 visiteurs étrangers par an pour des séjours d’au moins deux mois.

Une palette diversifiée d’enseignements

Les membres du CSI participent à la formation à divers niveaux :

– Formation des élèves ingénieurs de Mines ParisTech : Description de Controverses ; Société, Histoire, Culture ; option Affaires publiques et innovation.

– Formation de niveau master : dans le cadre de masters de Paris I, Paris III, Sciences Po, Université de Bordeaux, International University College of Turin. A Mines ParisTech, enseignement et encadrement d’étudiants dans le cadre du mastère de gestion de l’environnement et du mastère santé-environnement et de son programme de formation continue.

– Formation doctorale : programme doctoral en sociologie, spécialité STS, du CSI, préparé à Mines ParisTech et délivré par l’université Paris Sciences & Lettres (PSL). Séminaires de formation doctorale à Mines ParisTech (doctorants toutes disciplines confondues) et dans le cadre d’établissements d’enseignement supérieur à l’étranger (Copenhagen Business School, l’EISAM à Bruxelles).

En savoir plus sur les enseignements

Inscription du CSI dans le cadre de l’Institut interdisciplinaire de l’innovation (UMR 9217)

Le Centre de Sociologie de l’Innovation (Mines ParisTech – PSL Université) est depuis 2015 l’un des cinq laboratoires rattachés à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation (i3), unité mixte de recherche du CNRS (UMR 9217).

Le CSI contribue aux côtés des équipes que réunit l’institut, le CRG (École Polytechnique), le DSES (Télécom Paris), le CERNA et le CGS (Mines ParisTech), au développement d’un espace de discussion entre différentes approches et disciplines. Organisé autour de quatre thématiques de recherche transverses, cet espace couvre l’ensemble du champ de l’innovation auquel s’intéresse i3 :

  • transformations de l’entreprise innovante
  • théories et modèles de la conception
  • régulations de l’innovation
  • usages, participation, démocratisation de l’innovation.

En savoir plus sur i3

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