The Open Access Diamond Journals Study :  Étude des modèles de publication en libre accès animée par les communautés scientifiques

Le CSI a le plaisir d’annoncer la parution de “The Open Access Diamond Journals Study: Exploring collaborative community-driven publishing models for Open Access”, qui est publié sous forme de deux rapports présentant respectivement les résultats de l’étude et des recommandations qui y sont associées issus d’une recherche sur les revues en libre accès diffusées mondialement, gratuites pour les lecteurs comme les auteurs, et qui sont généralement désignées par le terme “revues diamant”. Cette recherche réalisée en lien avec le programme de recherche “Socio-économie des publications scientifiques” (SEPS) du CSI apporte un éclairage nouveau sur la diversité des ressources et des modèles économiques de la majorité des revues en libre accès, dont l’existence au regard du modèle auteur-payeur plus connu est souvent négligée.

Financée par Science Europe et commanditée par la cOAlition S afin de mieux comprendre le paysage de des revues diamant, l’étude publiée est l’aboutissement des travaux entrepris de juin 2020 à février 2021 par un consortium de 10 organisations dirigé par OPERAS (voir encadré).

L’étude donne à voir un vaste archipel qui compte jusqu’à 29 000 revues, la plupart (60 %) en sciences humaines et sociales, qui répondent aux besoins de multiples communautés scientifiques à travers le monde. Les revues diamant se conforment en partie aux exigences du Plan S, bien que certains critères posent des difficultés, notamment les identifiants permanents, les licences et la conservation du contenu. En dépit de leur qualité scientifique, ces revues sont de manière générale confrontées à de nombreux écueils opérationnels et sont largement dépendantes du bénévolat. Leur fonctionnement nécessite le développement d’infrastructures et l’augmentation de leur financement.



Une étude quantitative et qualitative auprès d’un vaste panel d’éditeurs de revues en libre accès

En se fondant sur les résultats d’une enquête largement diffusée et traduite en six langues, ainsi que sur des focus groups et des contacts directs avec des revues et des plateformes cibles, l’étude examine les domaines clés essentiels au fonctionnement des revues diamant, qui vont des structures juridiques et de la gouvernance aux capacités techniques, en passant par les processus éditoriaux et les modèles de financement. 

Le groupe a réalisé une analyse statistique des bases de données bibliographiques et des réponses obtenues de plus de 1 600 revues à 94 questions, auxquelles s’ajoutent plus de 7 000 textes libres et autres données, et a organisé trois focus groups avec 11 revues et 10 entretiens avec des plateformes d’hébergement. Les résultats de l’étude mettent en évidence un certain nombre de difficultés rencontrées par les revues diamant, qui sont présentées en détail dans le rapport “OA Diamond Journals Study. Part 1: Findings” publié ce 9 mars 2021.

Des recommandations fondées sur les résultats de l’étude

En suivant les objectifs fixés par la cOAlition S, les recommandations “OA Diamond Journals Study. Part 2: Recommendations” publiées séparément se fondent sur une étude approfondie des données recueillies. L’analyse présentée par le groupe dans le rapport met en évidence des domaines clairement identifiés sur lesquels peuvent se concentrer les efforts des organismes de financement de la recherche, les institutions de recherche, les sociétés savantes et les infrastructures de recherche pour renforcer et soutenir les revues diamant et l’écosystème dans lequel elles fonctionnent, mais aussi pour que l’aide fournie à ces revues soit conforme aux politiques de libre accès telles que définies dans le Plan S.

Le groupe recommande de lancer un plan d’action pour soutenir les revues diamant, qui comprendrait notamment l’organisation un symposium international dans six mois, l’établissement d’un plan de financement dans un an et la création d’un centre de capacités [capacity center] dans deux ans.

Partage de ressources pour un approfondissement des recherches

Des ressources supplémentaires sont partagées avec les communautés pour permettre un approfondissement des recherches et des analyses secondaires :

Discussions et débats à venir au sujet de la pérennisation du modèle de diamant de la publication en libre accès

Le groupe d’étude prévoit d’organiser des discussions avec les communautés dans les semaines à venir sur la manière dont le secteur de l’accès libre diamant pourrait être mieux coordonné et soutenu.

Une page web annoncera les événements à venir et les nouvelles : https://www.operas-eu.org/the-oa-diamond-journals-study


Contact : Didier Torny


Télécharger les résultats de l’étude



À propos des financeurs

  • Science Europe est une association de grands organismes de financement de la recherche et de recherche. Elle a été créée en octobre 2011 et elle est basée à Bruxelles.
  • La cOAlition S est un consortium international d’organisations de financement et de production de recherches qui soutient le Plan S, une initiative de publication en libre accès lancée en septembre 2018. Le Plan S prévoit qu’à partir de 2021, les publications scientifiques issues de recherches financées par des fonds publics doivent être publiées dans des revues ou via des plateformes en libre accès respectant les critères requis par le plan.


À propos du consortium 

  • OPERAS (coordinateur) est l’infrastructure de recherche qui soutient la communication scientifique en libre accès en sciences sociales et humaines (SHS) dans l’espace européen de la recherche. Sa mission est de coordonner et de fédérer les ressources en Europe afin de répondre efficacement aux besoins de communication scientifique des chercheurs européens dans le domaine des SHS. Les objectifs d’OPERAS sont de faire de la science ouverte une réalité pour la recherche en sciences humaines et de mettre en place un système de communication scientifique dans lequel les connaissances produites dans le domaine des sciences humaines bénéficient librement aux chercheurs, aux universitaires, aux étudiants et plus généralement à l’ensemble de la société en Europe et dans le monde.
  • SPARC Europe est une fondation néerlandaise soutenue par plus de 140 organisations de 23 pays. Elle s’efforce de faire de l’ “Open” la valeur par défaut en Europe. Son travail s’articule autour de trois objectifs : promouvoir le libre accès, élargir l’accès aux données de recherche et intensifier l’éducation ouverte en Europe par le biais de programmes de développement et de promotion de ces politiques.
  • Utrecht University Library propose un soutien à toutes les étapes de la recherche, de la gestion et de la publication de l’information scientifique. À la bibliothèque, Jeroen Bosman et Bianca Kramer effectuent des recherches et apportent leur expertise sur l’open scholarship (i.e. bourses décernées par un concours ouvert à tous).
  • UiT The Arctic University of Norway est engagée de longue date en faveur de la science ouverte. La bibliothèque universitaire organise l’une des plus importantes conférences sur la communication scientifique en Europe, la Conférence Munin. Jan Erik Frantsvåg, conseiller en accès libre à la bibliothèque universitaire, a une grande expertise dans ce domaine et a publié de nombreux articles scientifiques sur des sujets intéressant l’étude.
  • Le Centre de sociologie de l’innovation (CSI), fondé en 1967, le CSI est devenu dans les années 80 un des laboratoires phares au plan international dans le domaine des Science and Technology Studies, Michel Callon et Bruno Latour étant les chefs de file d’une nouvelle approche, baptisée sociologie de la traduction ou encore théorie de l’acteur-réseau (Actor-Network Theory, ANT). Au CSI, les recherches de Didier Torny portent sur les politiques publiques de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que sur l’économie politique de l’édition scientifique.
  • OASPA (Open Access Scholarly Publishing Association) est une organisation associative représentant une large communauté d’organisations engagées dans le domaine de l’érudition ouverte, qui inclut des éditeurs d’ouvrages et de revues dirigés par des chercheurs et par des professionnels de l’édition couvrant une grande diversité géographique et disciplinaire, ainsi que des infrastructures et d’autres services. L’OASPA s’efforce de promouvoir et mettre en place le libre accès comme modèle prépondérant de communication de la production scientifique et de faire en sorte que la communauté du libre accès soit à la fois diversifiée, dynamique et florissante.
  • DOAJ (The Directory of Open Access Journals) est un répertoire en ligne collectivement géré qui indexe et donne accès à des revues à comité de lecture de haut rang en libre accès. Le DOAJ répertorie aujourd’hui plus de 10 000 revues en accès libre sans frais de traitement des articles [OA non-APC journals].
  • Redalyc/AmeliCA est une infrastructure collaborative de promotion de l’édition diamant en accès libre. Elle met à disposition une technologie de production de revues, une professionnalisation éditoriale, une évaluation de la qualité des revues, des services de visibilisation et de découverte, des mesures, une indexation en texte intégral et des liens avec les données libres d’accès. Actuellement, elle indexe 1500 revues en accès libre issues de 633 institutions d’édition de 31 pays. La collection en ligne propose environ 800 000 articles en texte intégral.
  • LIBER (Ligue des Bibliothèques Européennes de Recherche – Association of European Research Libraries) est la principale association européenne de bibliothèques de recherche, elle regroupe près de 450 bibliothèques nationales, universitaires ou autres de plus de quarante pays européens.
  • ENRESSH (the “European Network for Research Evaluation in the Social Sciences and the Humanities”) est un réseau de chercheurs, d’administrateurs de recherche et de bibliothécaires issu d’une action COST qui a débuté en avril 2016 et s’est achevée en avril 2020. Ce réseau réunit plus de 125 participants de 36 pays.

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