Se situant dans une perspective pragmatiste, la sociologie de la traduction ne présuppose pas d’acteurs ou de groupes prédéfinis, dotés d’intérêts, de savoirs, de besoins. A l’inverse, l’analyse se donne pour objectif de décrire la transformation des réseaux socio-techniques comme un travail de médiation qui « performe » à la fois les usagers et les usages, les groupes et leurs causes, l’identité des maladies et celle des malades, le monde des affaires et ses acteurs…
Les travaux regroupés dans ce thème de recherche prennent la question de la constitution des individus ou des collectifs, comme point focal : il s’agit de rendre compte des modalités par lesquelles se construisent nos attachements, ce qui nous tient et ce à quoi nous tenons et la manière dont ces attachements permettent de rendre compte de formes d’expérience spécifiques.
Les terrains concernés par cette problématique sont variés et transverses par rapport aux deux thématiques précédentes : partie d’une investigation autour du goût et des amateurs, la réflexion se porte aujourd’hui sur l’éducation managériale et notamment sur des dispositifs comme la méthode des cas, sur la personne handicapée telle que saisie / formée par les multiples dispositifs d’aide dans lesquels elle est prise, sur la sériphilie et les sériphiles dans un monde numérisé, sur les formes émergentes de la mobilité à Paris et ses usagers, ou encore sur la place des entités biomédicales dans la constitution de collectifs de malades.
Projets en rapport avec cette thématique
Contact : laurence.tessier@mines-paristech.fr
PERFORMABUSINESS : un des volets du projet porte sur la Business Education, et notamment sur l’utilisation de certaines méthodes pédagogiques dont la méthode des cas qui visent à l’incorporation de formes d’appréciation des situations, de mises en récit de ces situations, et de production de conduites et de décisions à partir de ces analyses.
Site web : https://www.csi.minesparis.psl.eu//performabusiness/
Contact : fabien.muniesa@mines-paristech.fr
HANDICAP : l’objectif est de saisir le handicap ou la dépendance non plus seulement comme un état à prendre en charge, mais comme une situation collective qui se définit à travers les nombreux liens et relations noués au travers des formes d’aide apportés tant par les professionnels que par les proches : autrement dit, il s’agit de décrire le handicap comme réseau d’interdépendance active, et non comme dépendance passive.
Contact : antoine.hennion@mines-paristech.fr
Pratiques, formes et objets de la « sériphilie » : la sériphilie se caractérise par l’affirmation d’un goût prononcé pour la « série », considérée comme genre audiovisuel spécifique et s’appuie sur la dématérialisation des contenus et les nouvelles possibilités d’appropriation liées aux TIC. Cette thèse de Clément Combes s’est proposée d’explorer la façon dont se tissent les attachements des sériphiles à ces contenus audiovisuels, et notamment les appuis matériels, relationnels ou conventionnels de ces attachements.
Contact : cecile.meadel@mines-paristech.fr
Usagers, technologie et mobilité durable : consacrée à la genèse et au fonctionnement du Vélib’ à Paris, cette thèse de Martin Tironi s’est attachée à décrire les multiples dispositifs technico-organisationnels qui permettent de faire émerger les usagers d’un nouveau type de transport, collectif / individuel et s’inscrivant dans un projet d’aménagement urbain soutenable.
Contact : madeleine.akrich@mines-paristech.fr