La recherche de Kewan traite des liens entre les sciences de l’environnement d’une part et les dispositifs d’action en faveur de l’environnement de l’autre. Kewan étudie en quelle mesure les équipements conceptuels et méthodologiques des sciences de l’écologie et de la soutenabilité façonnent l’environnement, ainsi que sa gestion.
Comment ces sciences rendent-elles concernées nos sociétés et territoires par la dégradation des milieux et de la biodiversité ? Au cours de son parcours postdoctoral Kewan a décliné cette question autour de différents objets de recherche :
- Les Services Ecosystémiques (projet Marie-Curie) : quelle action environnementale facilitent-ils ? Kewan a étudié l’élaboration et l’usage de ce concept à différents niveaux : au niveau européen, ainsi que dans différentes réserves de biosphère. Le concept des Services Ecosystémiques oriente la recherche d’une façon qui est propre à celui-ci et qui ne se réduit ni à une épistémologie purement écologique, ni à une approche purement économique.
- La délimitation, le suivi et le contrôle des espaces pour des raisons environnementales : quelles conséquences ont-elles pour les attachements au sein des territoires ? Kewan étudie les dispositifs de zonage de l’environnement (réserves naturelles, sites Natura2000,…), non pas comme des mises sous cloche, mais comme des moyens de protection de l’environnement déployé par des personnes rendues sensibles à celui-ci au cours d’un travail en écologie ou en biologie de la conservation. Dans ses travaux, Kewan démontre comment des pratiques de recherche différentes – telles que les suivis d’espèces, les expérimentations en écologie et les approches transdisciplinaires – sont associées à des cadres interprétatifs spécifiques (espèces et habitats, écosystèmes, paysages) et à des dispositifs de zonage adaptés.
- La gestion des risques et de l’aléa glissement de terrain : les sciences qui les étudient, notamment dans le Sud Global, comment impactent-elles les dynamiques de gouvernance locales ? Avant son arrivée au CSI, Kewan a mobilisé un cadre d’analyse explicitement décolonial pour réinterpréter le rôle de la recherche en économie et en géographie des risques dans le Sud Global. Suite à ce travail, il a également étudié comment transformer les rapports que nous cultivons au sein des universités lors de collaborations internationales.
- Les approches transdisciplinaires en écologie : à l’INRAE, Kewan étudie les
approches transdisciplinaires en écologie et leurs effets. Il s’agit de saisir la façon dont ces approches permettent, ou non, de transformer les savoirs en écologie, ainsi que les territoires (au sens géographique du terme).
Au-delà des contributions empiriques et conceptuelles en sociologie des sciences (STS), Kewan participe activement aux transformations en cours dans les sciences de l’environnement et au sein des institutions pour la biodiversité. Il est profondément ancré dans des réseaux de chercheurs et d’institutions inter- et transdisciplinaires. À titre d’exemple, il a récemment publié un Policy Brief avec l’UNESCO à propos des Réserves de Biosphère en vue du cinquième congrès mondial des Réserves de Biosphère.
Membre de la « Post-doc academy for Transformational Leadership », il fait partie d’un réseau de chercheurs transdisciplinaires en Europe, notamment basé au Stockholm Résilience Center, à IRI Thesis à Berlin et à la Dutch Research Institute for Transitions (Drift) à Delft.
Kewan est également intervenu dans un documentaire sur une aire protégée dans les Alpes – Chaudun les déshérités de la nature – diffusé par ARTE.
Publications
Une liste complète des publications de Kewan Mertens est répertoriée ici.