![]() |
DANIÉLOU J., 2022, «En transition. Quand ENGIE se reterritorialise sous l’effet du réchauffement climatique (2016-2020)» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. | ||
![]() |
HEIMSTÄDT C., 2022, «Feeding the world with an app: Digital agriculture, startups, and the appeal of little devices» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. | ||
![]() |
PELLIZZARI M., 2022, «Feasibility first:Trials and tactics of feasibility in the implementation of social impact bonds» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. The dissertation discusses the implementation of social impact bonds (SIBs) from an empirical perspective. SIBs are social policy interventions in which the state pays for effective, measured social outcomes. SIBs are also an impact investment product since investors provide upfront funding and receive their capital back and a return on investment in case of good social performance. SIBs are applied in policy areas such as employment, criminal justice, or education, to provide preventative and innovative support to vulnerable populations. Based on an ethnographic study of SIB implementation in Chile, Colombia and France, the dissertation focuses on the way practitioners account for and justify their endeavors, arguing that the characteristics and effects of SIBs take shape through their enactment and the difficulties implementation raises. The main thesis is that SIB design is driven by the problem of “feasibility”, which is taken as a vernacular category and a justification that SIB practitioners put forward. During SIB implementation, SIB feasibility is questioned through “trials of feasibility”: moments of collective uncertainty that involve the specification of the political, technical and moral content of SIBs. In order to maintain the feasibility of SIB projects, practitioners use “tactics of feasibility”: improvised actions that cope with implementation contingencies to make SIB design workable.
Cette thèse étudie la mise en oeuvre des social impact bonds (SIB, contrats à impact en français) d’un point de vue empirique. Les SIB sont des interventions de politique publique sociale dans lesquelles l’Etat finance en fonction de résultats sociaux mesurés. Les SIB sont aussi des outils d’investissement à impact puisque le budget opérationnel des interventions est avancé par des investisseurs, qui retrouvent finalement leur capital et reçoivent un retour sur investissement en cas de bonne performance sociale. Les SIB sont employés dans des secteurs tels que l’emploi, la prison, ou encore l’éducation, dans l’objectif de fournir un accompagnement préventif et innovant à des personnes vulnérables. A partir d’une étude ethnographique du montage de SIB au Chili, en Colombie et au Chili, la thèse analyse la manière dont les praticiens rendent compte et justifient de leurs activités, défendant le fait que les caractéristiques et les effets des SIB prennent forme à travers la mise en oeuvre concrète des projets et les difficultés que cela suppose. L’argument principal de la thèse est le suivant : le montage de SIB est guidé par le problème de la « faisabilité » des projets. Cette notion est vue comme une catégorie vernaculaire et une justification récurrente mise en avant par les praticiens. Pendant le montage des SIB, la faisabilité des SIB est remise en cause dans des « épreuves de faisabilité », c’est-à-dire des moments d’incertitude collective qui impliquent la spécification du contenu politique, technique et moral des SIB. Pour maintenir la faisabilité des projets de SIB, les praticiens ont recours à des « tactiques de faisabilité » : des actions improvisées qui « font avec » les contingences et rendent le montage des SIB faisable. |
||
![]() |
RAJAOBA M., 2022, «Politiques des données agricoles Plateformes et projets d’innovation dans l’émergence de l’agriculture numérique en France» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. | ||
![]() |
RIOM L., 2021, «Faire compter la musique. Comment recomposer le live à travers le numérique (Sofar Sounds, 2017-2020)» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Sofar Sounds est une organisation qui produit « des concerts secrets dans des lieux insolites » dans plus de 400 villes autour du monde. Face à la montée en puissance des plateformes de streaming, le gigantisme de l’industrie du live et ce qu’ils identifient comme une dévaluation de la musique, Sofar Sounds s’est donné pour mission de créer des espaces pour faire compter la musique. Cette thèse vise à saisir cette entreprise, en rendant compte de la façon dont Sofar Sounds met en forme la musique, son public, leurs relations et le monde qu’ils nécessitent. Pour ce faire, cette thèse s’appuie sur une enquête ethnographique menée de 2017 à 2020 entre Paris, Genève et Londres. Au croisement des études sur les musiques populaires, de la sociologie économique et des études sur les sciences et les techniques, cette thèse décrit ce qui se passe lors d’une soirée Sofar Sounds. L’enquête s’applique à suivre les ramifications qui se dessinent à partir de ces soirées. Les différents chapitres décrivent successivement la manière dont les musiciens jouent de la musique, la création d’un public, l’organisation des soirées, la transformation des lieux en salle de concert, la production des vidéos des concerts, la rémunération des artistes et le développement de l’entreprise en start-up soutenue par des fonds de capital-risque. Je montre ainsi que l’organisation des soirées réinterroge non seulement ce qu’est le concert et ses formes, mais également les modes de présence de la musique et les façons d’économiser le live, au sens de construire son économie. La thèse contribue ainsi à une approche ethnographique et pragmatiste des industries culturelles qui s’intéresse à la production de la culture tout en prenant au sérieux l’épaisseur des expériences qu’elles produisent. Elle envisage une discussion des futurs numériques de la culture autour de notions comme celles de plateforme, d’économie de l’expérience ou de branding. Elle participe également à interroger la rencontre sous le label de Music Tech de la production culturelle avec de nouvelles manières de faire économie (start-ups, capital-risque).
Sofar Sounds is an organization that produces "secret shows in unconventional spaces" in over 400 cities around the world. Facing the rise of streaming platforms, the gigantism of the live industry and what they identify as a devaluation of music, Sofar Sounds aims to create spaces where music matters. This thesis aims to capture this venture by providing an account of how Sofar Sounds shapes music, its audience, their relationships, and the world they require. This thesis is based on an ethnographic inquiry conducted from 2017 to 2020 in Paris, Geneva, and London. Drawing on popular music studies, economic sociology, and science and technology studies, it describes what happens at a Sofar Sounds event. The investigation follows the ramifications of these events. The different chapters successively describe the way musicians play music, the building of an audience, the organization of the concerts, the transformation of the venue into a music venue, the production of videos from the performances, the remuneration of the artists and the development of the company into a venture capital-backed start-up. Thus, I show that the organization of the events reproblematizes not only what a concert is, but also the modes of presence of music and economization live performances, in the sense of building their economy. The thesis contributes to an ethnographic and pragmatic approach to the cultural industries that focuses on the production of culture while taking the thickness of the experiences they produce seriously. It provides a discussion of the digital futures of culture around notions such as the platform, the experience economy or branding. It also participates in questioning the entanglements under the label of Music Tech of cultural production with new ways of building economy (start-ups, venture capital). |
||
![]() |
TABOURET S., 2021, «Les cépages résistants, du labo à la vigne. Quand l’expérimentation met à l’épreuve les pratiques vitivinicoles, les variétés de vigne et les propriétés du vin» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Les cépages résistants au mildiou (causé par Plasmopara viticola) et à l’oïdium (causé par Erysiphe necator) sont en cours de sélection en France. Leur particularité, qui tient à leur éventuelle capacité à contrer les attaques de deux pathogènes majeurs de la vigne, est une promesse dans la lutte pour diminuer l’usage des produits phytosanitaires dans les vignobles. Mais leurs qualités agronomiques, œnologiques et organoleptiques sont peu connues. La thèse invite à décaler l’approche habituellement suivie par la sélection variétale, qui cherche à déterminer les propriétés intrinsèques d’une variété en la déconnectant de ses usages. L’hypothèse faite ici est au contraire de considérer que les propriétés de la vigne, qu’elles soient liées à la résistance ou à la qualité des vins, changent de sens et de caractères selon les épreuves, les lieux où elles sont mises à l’épreuve, les usages qui en sont faits. Empiriquement, la thèse s’appuie principalement sur trois terrains dans le Midi de la France, qui permettent de suivre différentes expérimentations des cépages résistants : la mobilisation d’une partie de la profession en Languedoc pour pouvoir tester des cépages résistants protégés par l’obtenteur, l’expérience singulière d’un vigneron décidé à expérimenter lui-même en situation de production les cépages résistants français et étrangers qu’il réussit à se procurer, et le suivi d’un projet de création variétale de cépages résistants pour la typicité des vins Rosés de Provence. J’ai montré que l’instabilité du vivant, que je décris avec le cas de la résistance aux pathogènes et ses risques de contournements, nécessite de reconsidérer le rôle du viticulteur, qui était jusque-là très peu présent, ou rendu invisible, dans le processus de création variétale.
Vine varieties resistant to mildew (caused by Plasmopara viticola) and powdery mildew (caused by Erysiphe necator) are being selected in France. Their particularity, which lies in their potential ability to counter the attacks of two major vine pathogens, is a promise to reduce the use of phytosanitary products in vineyards. However, their agronomic, oenological and organoleptic qualities are little known. This thesis aims to take another look on varietal selection, which usually seeks to determine the intrinsic properties of a variety by disconnecting it from its uses. On the contrary, I suggest to consider that the properties of the vine, whether they are linked to resistance or to the quality of the wines, change in meaning and character according to testing, the places where they are put to the test, and their uses. Empirically, this thesis is mainly based on three fields in the South of France, which allow us to follow different experiments with resistant grape varieties: - the mobilisation of some actors in Languedoc to be allowed to test resistant grape varieties that are protected by the breeder; - the unique experience of a winegrower who decided to experiment on his own the French and foreign resistant grape varieties he managed to obtain, from vine caring to wine bottling; - the monitoring of a project to create resistant grape varieties for the typicity of Rosé wines from Provence. I have shown that the instability of living organisms, which I describe with the case of resistance to pathogens and its risks of bypassing, requires a reconsideration of the role of the winegrower, who until now has been put aside or hidden in the varietal creation process. |
||
![]() |
ABDELGHAFOUR N., 2020, «Micropolitics of poverty How randomized controlled trials address global poverty through the epistemic and political fragmentation of the world» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » La thèse discute l’utilisation des expérimentations contrôlées randomisées en économie
du développement. Selon ses promoteurs, cette méthode d’évaluation d’impact, inspirée
des essais cliniques, permet d’identifier les interventions les plus efficaces de lutte contre
la pauvreté. La thèse interroge cette approche expérimentale de la pauvreté et fait la
proposition suivante : les expérimentations randomisées contrôlées produisent une
micropolitique de la pauvreté. Elles produisent des fragments du monde, à l’intérieur
desquels le problème de la pauvreté globale est confiné, à la fois sur un plan analytique et
sur un plan politique. En dramatisant l’importance d’évaluer rigoureusement, les
expérimentations contrôlées randomisées ont accentué certaines explications causales
(micro, locales, comportementales) de la pauvreté au détriment d’autres (structurelles,
globales, historiques), laissées dans l’ombre parce qu’elles ne sont pas solubles dans le
dispositif expérimental. L’enquête, ainsi restreinte aux pauvres et à leur environnement
immédiat, exclut de l’espace des causes le rôle des pays riches, d’où sont formulées les
politiques de lutte contre une pauvreté pourtant dite « globale ». Empiriquement, la thèse
s’appuie sur l’ethnographie d’une expérimentation contrôlée randomisée, en Afrique de l'Est
RCT proponents claim that this impact evaluation method, inspired from clinical trials,
enables to identify the most efficient poverty-reduction interventions. The dissertation
questions this experimental approach to poverty (recently rewarded by the Nobel memorial
prize in economics). The thesis main contention is that RCTs produce a micropolitics of
poverty. They proceed through the epistemic and political fragmentation of the world. They
define a patchy, discontinuous space in which global poverty can be analyzed according
to a standardized protocol, and within which poverty action can be contained. Empirically,
the dissertation is based on the ethnographic account of an RCT, in East Africa. |
||
![]() |
BOILÈVE F., 2020, «Une "Banque du savoir" ? Enquête sur la nature et la politique de l’expertise de la Banque mondiale» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Dans les années 1990, suite aux conséquences jugées néfastes des programmes d’ajustement structurel et de certains projets qu’elle a financés, la Banque mondiale est confrontée a une crise sans précédent. L’institution internationale réagit en s’auto-décrivant comme une « Banque du savoir », expression par laquelle elle revendique que sa valeur première réside dans ses savoirs sur le développement, tout en reconnaissant la nature politique ainsi que la nécessité de transformer ces savoirs. Cette thèse prend pour objet cette auto-description et s’interroge sur la nature actuelle de cette Banque du savoir. À cette fin, des enquêtes ethnographiques, essentiellement en Afrique de l’Ouest, ont été menées sur des savoirs que la Banque mondiale elle-même a identifiés comme un objet de préoccupation : les savoirs embarqués dans ses interventions d’aide au développement (projets, assistances techniques). En discutant principalement la littérature en anthropologie du développement, et en s’appuyant sur des travaux en Sciences, technologies, sociétés, la thèse identifie au coeur de ces interventions ce qu’elle appelle une « expertise comme opération ». Cette expression désigne le fait d’agir, pour les experts de la Banque mondiale (consultants, chefs de projet), en construisant ou en transformant les identités et les problèmes d’entités individuelles ou collectives, a l’aide d’un travail de production et de mobilisation de savoirs sur ces entités, et en faisant souvent en sorte que ces entités se saisissent elles-mêmes des savoirs les concernant. Le choix d’analyser des interventions économiques (soutien a la compétitivité d’un secteur économique, soutien au développement de l’entrepreneuriat, ou recherches sur les politiques industrielles) permet d’entrer au coeur de la Banque mondiale souvent critiquée pour sa politique jugée « économiciste » et néolibérale, pour montrer que le faire politique de l’institution ne s’y réduit pas, et se joue d’abord dans ces opérations d’expertise sur des identités et des problèmes.
In the 1990s, the World Bank was facing an unprecedented crisis, due to the consequences of structural adjustment programs and of some projects it financed, which were considered harmful by many. The response of the international institution was to describe itself as a “Knowledge Bank”, claiming by this term that its primary value lied in its development knowledge, while acknowledging the political nature and the need to transform this knowledge. This thesis takes up this self-description and investigates the current nature of this Knowledge Bank. To this end, ethnographic studies, mainly in West Africa, were conducted on knowledge that the World Bank itself has identified as one of its prominent concern: the knowledge embedded in its development interventions (projects, technical assistance). By discussing mainly the literature in anthropology of development, and building upon relevant work in Science and technology studies, the thesis identifies an “expertise as operation” at the heart of these interventions. This expression denotes the actions undertaken by World Bank experts (consultants, project managers) to construct or transform the identities and problems of individual or collective entities, through the production and mobilisation of knowledge about them, and often by ensuring that these entities seize upon this knowledge about themselves. The choice made in the thesis to analyse economic interventions (support for the competitiveness of an economic sector, support for the development of entrepreneurship, or research on industrial policies) allows for an in-depth analysis of the much criticized neoliberal and “economicist” policy of the World Bank, so as to show that the politics of the institution cannot be reduced to those aspects, and is primarily embedded in these operations of expertise on identities and problems. |
||
![]() |
FISHER E., 2020, «Humanitarian Presence. Locating the Global Choices of Doctors Without Borders» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » This dissertation is a monograph of the nongovernmental organisation (NGO) Doctors Without Borders (MSF). It is based on an ethnographic inquiry into the operations of this medical humanitarian NGO as they take place. Observing members of MSF providing healthcare to migrants in Paris and to inhabitants of a slum in Nairobi, evaluating and planning projects in their headquarters, we see them tinker together the sometimes-incompatible goals of a seemingly simple humanitarian mission: medical assistance to the vulnerable around the world. Our pragmatist approach consists in arguing that analysis of international aid must account for how humanitarians find a way to hold together the ambiguities, and even the contradictions, of this claimed mission in the ambivalent effects humanitarian aid in practice.
To this end, we ask how MSF selects those it seeks to assist around the world. Our response entails close description of the instrumentation of triage: the problematic processes of elaborating and using tools that support the reflexive choice of beneficiaries around the globe. We then make three analytical gestures, allowing us to contribute to ongoing discussions in anthropology on global assemblages, global spaces, and global health. First, we show how the processes of bordering, territorializing, and scaling that triage instruments support, participate in producing humanitarian locations: humanitarian space, the field, medical platforms, and headquarters. Second, analysing the ways triage instruments script for those humanitarians claim to assist, we argue that MSF gains humanitarian agency in the ways it relates to humanitarian beneficiaries: the tact and tactics of care, the reciprocal recognition of beneficiaries in their need and of MSF’s need to help, the acceptance of responsibility for this vulnerability coupled with an attempt to transfer responsibility to public health care systems. Third, accounting for these instruments in terms of humanitarian technologies of intervention, we demonstrate how MSF makes timely interventions into governing bodies and the bodies of the governed. Together, our description of aid as it takes place and our analysis of the problems associated with humanitarian locations, beneficiaries, and technologies of intervention constitute what we call MSF’s humanitarian presence. This humanitarian presence indicates the ways MSF exists, in their global physical extension, in the health care they practice, in their nongovernmental politics and their ethics of attention. This concept supports critique by indicating, first, the multiple and incompatible goods that are to inhere in humanitarian aid, and second, those specific instances when MSF has failed to do so.
Cette thèse constitue une monographie de l’organisation non gouvernementale Médecins Sans Frontières. Son matériel de base est une enquête ethnographique menée sur les opérations de cette ONG médicale humanitaire au moment même où elles se déroulent. En observant les membres de MSF en train de proposer des soins médicaux aux migrants dormant dans les rues à Paris ou aux habitants d’un bidonville à Nairobi, ou en train d’évaluer et de planifier leurs projets depuis le siège, nous les voyons bricoler pour faire tenir ensemble les objectifs parfois incompatibles d’une mission humanitaire en apparence simple : l’assistance médicale à des personnes vulnérables à travers le monde. Notre approche pragmatiste nous invite à prendre au sérieux dans l’analyse le fait que c’est l’aide humanitaire elle-même qui doit faire tenir ensemble en situation les ambiguïtés, les ambivalences ou même les contradictions d’une telle mission, tant dans ses projets et ses actions que dans ses effets ambivalents.
Pour ce faire, nous nous sommes demandé comment procède MSF pour sélectionner celles et ceux qu’elle cherche à aider autour du monde. Pour répondre, nous avons produit une description fine de l’instrumentation du triage : les processus d’élaboration et l’usage des outils qui soutiennent le choix réflexif des bénéficiaires autour du globe. Nous proposons pour cela trois gestes analytiques, qui nous permettent de contribuer aux discussions actuelles sur la globalité en anthropologie : assemblages globaux, espaces globaux, santé globale. D’abord, nous montrons comment le tracé de frontières, de territoires, d’échelles que ces instruments de triage ne cessent de produire participe à la distribution de lieux humanitaires : l’espace humanitaire, le terrain, les plateformes médicales, le siège de MSF. Ensuite, en faisant porter l’analyse sur la façon dont les instruments de triage débouchent sur une mise en « scripts » ou en scénarios de ceux que les humanitaires prétendent aider, nous montrons comment MSF acquiert la capacité d’agir spécifiquement dans ses relations avec les bénéficiaires humanitaires : tact et tactiques du care, reconnaissance réciproque des bénéficiaires dans leur besoin d’aide et des humanitaires dans leur besoin d’aider, acceptabilité d’une responsabilité envers cette vulnérabilité associée dans le même temps à la tentative de transférer cette responsabilité vers des systèmes des santé publics. Enfin, en rendant compte de ces instruments en termes de technologies humanitaires d’intervention, nous mettons en évidence la façon dont MSF opère des interventions ponctuelles tant dans les organes de gouvernement que dans les corps des gouvernés. Notre description de l’aide en train de se faire et notre analyse des problèmes associés aux lieux, aux bénéficiaires et aux technologies d’intervention humanitaires constituent ce que nous appelons l’aide humanitaire au présent. Par aide humanitaire au présent, nous désignons les manières d’exister de MSF, son extension physique globale, les soins de santé qu’elle accomplit, sa politique non gouvernementale et son éthique de l’attention. Sur ce concept peut se soutenir une approche critique positive de l’aide humanitaire, considérant à la fois la pluralité et l’incompatibilité des bénéfices qu’elle est censée apporter, mais aussi les cas et les instances précis où MSF a échoué à les faire tenir ensemble. |
||
![]() |
PERAULT E., 2020, «Habiter ensemble les milieux Explorations inachevées du faire-avec.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Au regard de la recrudescence des projets d’habitat partagé depuis les années 2000 en France, la thèse propose d’interroger le projet d’habiter ensemble comme geste politique. Pour ce faire, elle s’intéresse à deux collectifs d’habitants différents, l’un en milieu urbain qui porte un projet de coopérative d’habitants et l’autre en milieu rural qui porte un projet de communauté d’accueil, et elle suit empiriquement la mise en place de ces projets pour interroger leur ambition commune de transformer les modes de vie depuis une participation volontaire et localisée. Loin de s’en remettre à un grand projet transformateur qui viserait une réforme en profondeur de l’Etat, ces initiatives cherchent à forger des solutions de vie réplicables à l’échelle des collectifs, en composant avec les contraintes de leur milieu d’implantation et en articulant des enjeux variés et de grande envergure.
D’inspiration pragmatiste et par un exercice de mise en série, la thèse propose d’articuler la négociation collective des projets d’habitat à l’échelle des groupes et l’ouverture d’un possible à l’échelle de la société en introduisant la notion de faire-avec. Le faire-avec désigne aussi bien un mode opératoire des acteurs pour composer avec les contraintes qui rythment la négociation de leur projet que l’instauration d’un rapport non-violent au monde qui vise à composer avec les personnes qui se présentent à eux, les milieux et les entités qui le peuplent. En même temps que les collectifs font avec les problèmes, ils explorent des solutions depuis l’acte d’habiter pour s’attacher à résoudre une hétérogénéité d’enjeux, repenser l’habitabilité du monde et le devenir commun. Dans cette optique, la thèse propose d’appréhender le projet d’habiter ensemble au travers d’une théorie politique en actes qui se matérialise dans un lieu et un ensemble de pratiques quotidiennes qui nourrissent des formes de vie singulières : une forme de vie qui se déploie selon le modèle de la troisième voie dans l’habitat, et l’autre selon le modèle du compagnonnage.
In the context of the multiplication of cohousing projects in France since the early 2000s, this thesis offers an empirical examination of the co-living project as a political gesture. The thesis focuses on two different collectives of residents. One is a cooperative housing project in the urban area and the other is a community living project in the countryside. Following the implementation of these two projects, the thesis questions their common ambition to transform ways of living, rooted in local participation. Far from promoting a large reforms and a deep transformation of the state, those experiences try to build replicable living solutions, at the scale of the collective, composing with their local environment and trying to articulate plural and large scope issues.
From a pragmatist inspiration, the thesis articulates the negotiation of these projects at the scale of the collectives and the opening of possible futures at the scale of society, proposing the notion of making with. Making with refers to a mode of operation claimed by the actors to build a solution to face the difficulties related to the implementation of their projects. It also refers to the instauration of a non-violent relation with the world, to include people who want to participate and to consider the local environment and entities in place. At the same time, the collectives are facing various problems, they explore solutions rooted in the act of inhabiting to solve various issues and try to rethink the habitability of the Earth and the conditions of a common future. From this perspective, the thesis considers the co-living project as a political theory in acts, which is deployed and materialized in a place and daily practices, and nourishes particular forms of life: one form of life deployed by a third path model and another by the “compagnonnage model”. |
||
![]() |
PONS J., 2020, «La genèse des Euromarchés» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » La thèse esquisse une sociogenèse de la régulation des Euromarchés dans les années 1960 et 1970.
Elle cherche à expliquer pourquoi des transactions financières dont le développement remet en cause la
souveraineté monétaire des Etats sont instituées en tant que marché international.
Les Euromarchés sont un marché international de crédit en devises étrangères qui se constitue des
années 1960 aux années 1980 et qui incarne pour les acteurs de l’époque l’internationalisation de la finance
et l’émergence d’un nouvel ordre financier mondial. La thèse cherche à expliciter les différentes modalités
de régulation des Euromarchés en s’appuyant sur les acteurs et les moments clefs qui ont abouti aux
partages régulatoires du marché et à sa qualification. Elle couvre une vingtaine d’années et explicite le
travail de frontières mené par les principaux acteurs de la régulation des Euromarchés en identifiant trois
temps forts dans la régulation du marché et des activités financières internationales. Elle montre que ces
temps forts aboutissent à la redéfinition des frontières souveraines financières, à l’institutionnalisation des
Euromarchés offshore ainsi qu’à la reconfiguration des relations régulatoires entre les acteurs publics et
privés de la finance internationale.
The thesis outlines a sociogenesis of the regulation of Euromarkets in the 1960s and 1970s. It seeks
to explain why financial transactions whose development calls into question the monetary sovereignty of
States are instituted as an international market.
The Euromarkets are an international market for credit in foreign currencies which embodied the
internationalization of finance and the emergence of a new financial order. The thesis seeks to highlight the
different modalities of regulation of the market by identifying the key players and moments that led to its
qualification as a market. It covers about twenty years and identifies three highlights:
1) the redefinition of sovereign financial borders,
2) the institutionalization of the Euromarkets offshore,
3) the reconfiguration of regulatory relations between public and private actors in international
finance |
||
![]() |
ALAUZEN M., 2019, «Plis et replis de l’État plateforme. Enquête sur la modernisation des services publics en France» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Cette thèse propose un examen empirique du programme de modernisation de l’État articulé en France,
entre 2014 et 2017, autour du concept d’« État plateforme » et interroge l’intérêt étatique pour la
modernité technologique des administrations — souvent qualifiée de numérique. Le cahier des charges
confié aux modernisateurs de l’État était le suivant : simplifier la réalisation des démarches
administratives des usagers, évaluer et améliorer la qualité des services publics, investir dans des
équipements informatiques communs aux administrations, expérimenter de nouveaux modes de
gouvernement ; le tout en faisant participer les usagers et les agents publics. Ce programme d’action
ne prétendait pas transformer tout l’État, je soutiens qu’il se présenterait plutôt comme une boursoufflure
technologique sur le paysage administratif, un pli. Pour rendre compte de ce nouveau monde de la
modernisation et de ces conséquences politiques et matérielles, mon travail se positionne au
croisement des études des sciences et des techniques, de la sociologie de l’activité et de la sociologie
de l’État. À partir d’une enquête ethnographique menée dans le service du Premier ministre responsable
de l’activité coordonnée de réforme de l’État, j’analyse cette modernisation en train de se faire, sous la
forme alors déterminante des projets. La thèse s’ouvre sur un état des lieux des littératures sur la
réforme de l’État et les phénomènes de modernisation. Elle est ensuite divisée en quatre chapitres,
chacun retraçant un projet. Tous les projets instrumentés par le design, l’ergonomie, l’informatique,
l’économie et la sociologie parcourent une facette de l’action coordonnée de transformation technologique de l’État, en même temps qu’ils explorent un lieu de l’État.
This thesis offers an empirical examination of the programme of state modernization developed in
France, between 2014 and 2017, around the concept of the ‘Platform State’. It examines the state’s
interest for the technological modernity of public administrations – often labelled digital. The state
modernisers’ mandate was as follows: simplify the implementation of administrative procedures, assess
and improve the quality of public services for users, invest in digital infrastructure, experiment with new
modes of government, involve users and public officials. This programme did not claim to transform the
state as a whole. I argue that it constituted rather a technological swelling on the administrative
landscape, a fold. To account for this new world of modernisation and its political and material
consequences, my work is positioned at the crossroads of science and technology studies, the sociology
of activity and the sociology of the state. Based on an ethnographic study carried out in the Prime
Minister’s department in charge for the coordinated activity of state reform, I analyse this modernisation
in-the-making as a process, and a project. The thesis starts with review of the literature on the reform
of the state and the phenomena of modernisation. It is then divided into four chapters, each analysing
one specific project. All projects, instrumented by design, ergonomics, computer science, economics
and sociology, engage different facets of the state’s transformation, and explore different sites of the state |
||
![]() |
CAMUS A., 2019, «Faire valoir un patrimoine. Comment une école polytechnique investit la numérisation de la collection audiovisuelle d’un festival musical.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Désormais considérés comme gisement de valeur ajoutée, les patrimoines culturels font l’objet de nombreux projets de numérisation, à l’initiative d’établissements publics de recherche comme de compagnies privées, visant explicitement le développement de produits de connaissance à destination des marchés. Pour autant, au-delà des mots d’ordre distillés ici et là, on ne sait encore presque rien des modalités concrètes du déploiement de ce qui se présente comme un nouveau paradigme. La mise en œuvre de la valorisation techno-patrimoniale génère-t-elle des transformations dans la définition de ce qui compte comme patrimoine ? S’inscrivant dans le domaine des Science and Technologie Studies, l’analyse repose sur une ethnographie menée au sein du Montreux Jazz Digital Project porté par l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne. Véritable laboratoire de la mise en œuvre du paradigme de la valorisation techno-patrimoniale, l’objectif premier de ce projet est d’impulser le développement de produits de connaissance en reformulant la collection d’enregistrements audiovisuels produite au Montreux Jazz Festival en une collection de 46 000 pièces musicales, désormais déployées sur des écrans depuis lesquels leur destin est orienté. L’analyse permet de constater que la numérisation prolonge l’histoire longue des technologies d’écriture et d’accumulation, et renouvelle (plus qu’inaugure) les rapports entre technologies et patrimoine. La visibilité portée par les patrimoines et son potentiel transfert aux réalisations technologiques sont constituées en en horizon de l’action collective. Ainsi, les modalités du transfert de visibilité, dont la démo est l’opérateur privilégié, agissent sur toutes les étapes du processus de numérisation, avant même que les opérations de conservation numérique ne soient mises en œuvre. Finalement, cette étude montre que la valeur patrimoniale pourrait se retrouver toute entière indexée sur son potentiel d’innovation et de transfert de visibilité. Ce basculement entraîne des modifications du rapport au passé, réinterprété par le prisme d’un présent technologique continu dans lequel les notions de conservation, de transmission et de mémoire ne trouvent que difficilement leur place.
The Cultural heritage is now considered as a source of added value and, consequently, has become the subject of numerous digitization projects. These projects originate both from public research institutions and from private companies and they explicitly aim at the development of knowledge products for specific markets. However, despite guidelines found here and there, we still know almost nothing of the concrete ways in which what is presented as a new paradigm will be deployed. Does the enactment of techno-patrimonial valuation generate transformations in the definition of what counts as heritage? In the framework of Science and Technology Studies, my analysis is based on ethnographical work in the Montreux Jazz Digital Project led by the Lausanne Federal Institute of Technology (EPFL). This project is truly a laboratory for the enactment of the paradigm of techno-patrimonial valuation; its first aim is to impulse the development of knowledge products through the reformulation of the collection of audio-visual recordings produced in the framework of the Montreux Jazz Festival into a collection of 46 000 musical pieces which are deployed on screens from which their future is oriented. My analysis shows that this digitization process continues the long history of technologies of writing and accumulation. It renews more than it inaugurates the relationship between technology and heritage. The visibility of heritage and its possible transfer to technological realizations become the horizon of collective action. The modalities by which visibility is transferred, among which demonstration is central, act upon all the stages of the digitization process, even before the operations of numerical conservation. Finally, this study shows that patrimonial value may become wholly referred to its potential for innovation and visibility transfer; this development entails changes in our relationship to the past, which is reinterpreted in the light of a continuous technological present in which notions of conservation, transmission and memory are difficult to accommodate. |
||
![]() |
VIOLLE A., 2019, «Constituer un territoire de gouvernement pour la finance : enquête sur l’expertise de supervision au sein de l’Union bancaire européenne» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Cette recherche prend pour objet l’Union bancaire, à savoir la principale réforme des institutions de
l’Union européenne souhaitée par les chefs d’État et de gouvernement en réponse à la crise financière
de 2008. La réforme confie notamment à la Banque centrale européenne la charge de superviser les
banques de la zone euro à partir de novembre 2014. À la croisée d’une sociologie de la finance en
discussion avec une sociologie des sciences et des techniques, et d’une sociologie politique attentive
aux instruments d’action publique, la thèse propose d’analyser les nouvelles pratiques de supervision
comme un problème de gouvernement au sens de Michel Foucault. Elle décrit ainsi l’Union bancaire
comme un agencement institutionnel, à savoir un assemblage d’acteurs, de pratiques de vérification et
de dispositifs de contrôle, au sein duquel s’invente une forme inédite d’intervention. Cet agencement
produit une expertise européenne centralisée sur un territoire de gouvernement. Sur celui-ci, la
problématisation de la bonne conduite des établissements vise à garantir un devenir pérenne des actifs
des investisseurs, sans agir de façon dirigiste sur les flux financiers. Les autorités de supervision des
États prenant part à l’agencement sont en charge de relayer les décisions collectivement actées à
Francfort sur leurs banques considérées comme nationales. La thèse contribue aux débats
académiques contemporains relatifs à la finance et à la construction européenne, en rendant visibles
par l’enquête les effets d’une action publique tournée vers le problème de la gestion de l’investissement
en Europe. Elle permet notamment de saisir la recomposition des souverainetés étatiques en matière
de politique bancaire qui, loin de s’effacer, jouent un rôle décisif dans la constitution du territoire étudié.
Les développements sont élaborés à partir d’une enquête qualitative, incluant une ethnographie de
l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), une campagne d’entretiens et une analyse documentaire
This research is focused on the Banking Union, the main reform of the European Union's institutions
called for by the Heads of State and Government in response to the 2008 financial crisis. This reform
entrusts the European Central Bank in particular with the task of supervising banks in the euro zone
from November 2014. At the crossroads of a sociology of finance in discussion with a sociology of
science and technology studies, and a political sociology, the thesis proposes to analyse new
supervisory practices as a problem of government in the sense defined by Michel Foucault. The Banking
Union is portrayed as an institutional arrangement, namely an assemblage of actors, auditing practices
and control devices, at the heart of which a new form of intervention is invented. The purpose of this
arrangement is to produce a centralized European expertise on a developing territory of government. In
this territory, the problematization of good banking conduct aims at ensuring a sustainable future for
investors' assets without acting on the financial flows in a constraining way. The supervisory authorities
of the states involved in the arrangement are now in charge of applying the decisions made collectively
in Frankfurt about banks still considered as national. Through this inquiry, the thesis contributes to
contemporary debates on finance and on the European construction by enlightening the effects of public
policies geared towards the issue of investment management in Europe. It especially improves our
understanding of the reshaping of national sovereignties in banking policies, and shows that far from
disappearing, those play a decisive role in the constitution of the territory studied. Developments are
based on a qualitative inquiry, including an ethnography of the Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), an interview campaign and a documentary analysis. |
||
![]() |
BAUDRIN M., 2018, «Maintenir la technologie aérosol et son industrie : une enquête sur les collectifs industriels (1958-2016)» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » L'aérosol est une technologie omniprésente dans notre quotidien (mousse à raser, laque capillaire, insecticide, chantilly…), sans cesse critiquée et concurrencée par de multiples alternatives, elle comporte dans son script même différents risques à contenir. Cette thèse part de ce constat pour poser une question concise : comment la technologie aérosol et l'industrie qui la produit parviennent-elles à se maintenir depuis les années 1950 ? Pour répondre à cette question la thèse développe une analyse diachronique du développement de l'aérosol et de son industrie en mobilisant une instrumentation méthodologique adaptée. L'enquête part du principe qu'il n'existe pas « une industrie » mais des industries situées en fonction des lieux et des temporalités qui sont le fruit d'un travail menant à des recompositions successives des collectifs industriels. Pour suivre les recompositions conjointes de la technologie aérosol et de son appareil productif, l'enquête ne suit pas un objet technique spécifique mais mobilise la notion de principe technologique permettant ainsi à l'analyse d'articuler plusieurs moments critiques du développement de la technologie aérosol. Chaque moment critique constitue ainsi une forme d'épreuve spécifique au cours de laquelle l'industrie adopte une modalité réflexive adaptée. Outre l'apport méthodologique permettant d'articuler des questionnements en Sciences and Technology Studies, en sciences politiques, en la sociologie des risques, en sociologie des marchés et en histoire industrielle, les principaux résultats de la thèse consistent à caractériser trois configurations problématiques. Chacune d'entre elles met en évidence les relations entre une façon de composer avec les risques associés à la technologie aérosol, une manière de prendre en compte des critiques spécifiques, un mode d'intervention des autorités publiques et des modalités différentes de la réflexivité industrielle.
« Maintaining Aerosol Technology and its Industry: an inquiry into the industrial collectives (1958-2016) »
Aerosol dispenser is a pervasive technology in our everyday life (shaving foam, hairspray, insecticide, whipped cream...), yet constantly criticized and in competition with multiple alternatives. Its very script comprises various risks. The thesis starts from this observation to ask a concise question: How have aerosol technology and the industry producing it managed to persist since the 1950s? To answer this question, the thesis develops a diachronic analysis of the development of the aerosol and its industry by mobilizing an adapted methodological instrumentation. The empirical work supposes that there is no single "industry" but several industries based on sites and temporalities. These industries are the outcome of works leading to the successive recompositions of industrial collectives. In order to follow the joint reconstructions of aerosol technology and its productive apparatus, the thesis does not follow a specific technical object but mobilizes the notion of technological principle enabling the analysis to articulate several critical moments in the development of aerosol technology. Thus, each critical moment constitutes a specific form of trial in which the industry adopts an adapted reflexive modality. In addition to a methodological contribution proposing to articulate several scholarly fields such as Science and Technology Studies, political science, the sociology of risk, the sociology of markets and industrial history, the main results of the thesis consist in characterizing three problematic configurations, each of them highlighting the relations between a way of dealing with the risks associated with the aerosol technology, a way of taking into account specific criticisms, a mode of intervention of public authorities and various modalities of industrial reflexivity. |
||
![]() |
MERLIN J., 2018, «L’épreuve de la mine : autochtonie et environnement en Nouvelle-Calédonie» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Cette thèse analyse la façon dont les mobilisations sociales contre un projet minier au sud de la Nouvelle-Calédonie ont fait émerger sur le territoire une nouvelle problématisation de l'environnement, de l'identité Kanak, et de la participation du public aux projets minier. Alors que depuis plusieurs dizaines d'années la représentation des populations dans le secteur minier néo-calédonien s'était focalisée sur un débat portant sur l'indépendance économique et politique des Kanak, la controverse de Goro- Nickel fait apparaître une nouvelle catégorie politique autochtone. Cette nouvelle catégorie émerge de l'alliance entre divers collectifs Kanak et des associations environnementales. Leurs mobilisations conjointes ont fait de l'environnement naturel calédonien un nouvel objet politique, à prendre en compte dans le gouvernement des activités minières. La thèse se penche à la fois sur l'histoire de la cause collective contre le projet Goro-Nickel, et les divers instruments mis en place pour cadrer cette nouvelle revendication.
This thesis analyses social mobilisations against a mining project in the South of New Caledonia. In particular, it studies how these mobilisations have resulted in a new problematisation of the environment, of the Kanak identity and of public participation in mining projects. For several decades, the representation of local populations in new- Caledonian mining sectors has been focused on the issue of Kanaky's economic and political independence. The thesis analyses the process whereby the Goro-Nickel controversy has made a new environmentalist indigenous political category appear. This new group arises from the alliance between different Kanak collectives and environmental organizations. Their joint mobilisations have turned the natural environment of New Caledonia into a new political object, which today needs to be taken into account in mining activity regulations. The thesis examines both the history of the social mobilizations against the Goro-Nickel project, and the different instruments established to frame this new claim. |
||
![]() |
ERMOSHINA K., 2016, «Au code, citoyens. Mise en technologie de problèmes publics.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » La thèse étudie les applications dites citoyennes pour mobiles et web qui sont développées en réponse aux problèmes publics variés et basées sur le principe de crowdsourcing. Elle s’intéresse à la fois à la conception de ces dispositifs, à leurs usages et aux façons dont ces outils transforment la communication des citoyens entre eux, et avec les pouvoirs publics. Elle explore les nouveaux formats d’innovation, comme les hackathons civiques, et interroge l’usage du code informatique en tant que nouvel instrument d’action collective. La thèse mobilise une méthodologie qui puise dans les répertoires des STS, de la sociologie des problèmes publics, de la science politique, des sciences de l’information et communication. Appuyée sur l’étude d'applications citoyennes en France et en Russie, elle pose différentes questions : comment traduit-on les problèmes publics en code informatique ; qu’est-ce que ces applications font et font faire ?; comment transforment-elles la participation citoyenne ? La recherche montre que les interfaces des applications façonnent et standardisent la participation en se basant sur les documents de référence : les lois, les réglementationsnormatives et techniques. Cependant, la standardisation a ses limites : se focalisant sur les moments de faille et des épreuves, elles que les tests, les mises à jour, le débogage des applications, l’enquête rend visibles les détournements et les bricolages mis en place par les usagers qui dépassent le cadrage par les interfaces et participent à la fois à la réécriture des applications et à la redéfinition des problèmes publics. La comparaison entre applications développées par les administrations publiques et projets portés par la société civile permet de distinguer deux façons de communiquer : les chaînes courtes et les chaînes longues. Sans les opposer, la thèse se place dans « l’entre-deux » et analyser les articulations, les agencements de ces réseaux socio-techniques.
The PhD dissertation studies new digital participative technologies called "civic apps", applications for mobile and web developed in response to a large scope of public problems and based on the principle of crowdsourcing. The research focuses on the conception of these tools, their usages and the way these tools transform the communication among citizens and between citizens and public administrations. It also explores new formats of civic tech innovation, such as civic hackathons, and question the usage of programming code
as a new tool of collective action. The thesis calls upon the methodologies of sociology of science and technology, sociology of public problems, political science and science of information and communication. Based on a case-study of several civic apps in France and Russia, the inquiry adresses the following question: how does the translation of public problems into programming code occur? And how do these applications transform civic participation? The research shows that the interfaces standardize and format the practices of
participation, using documents such as laws, technical norms and standards. However, this standardization has its limits. Focusing on the moments of failure and trial, such as tests, updates or debug of applications, the inquiry highlights the practices of bricolage and detournement, deployed by users in order to overcome the framing by design and participate in the rewriting of the applications. The thesis compares civic applications with the applications developed by public administrations and distinguishes two models of communication called the "long chains" and the "short chains". However, instead of opposing administrative and civic initiatives, the thesis proposes to think from "in-between", analyzing the articulations and arrangements of these socio-technical networks |
||
![]() |
YON G., 2016, «Théorie économique, réalité industrielle et intérêt général : la recherche de l’optimum à Electricité de France (1946-1965)» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » La nationalisation de l’électricité en France par la loi du 8 avril 1946 crée un nouveau monopole public, Électricité de France. Un petit groupe, principalement issu du corps des Ponts-et-Chaussées, est réuni pour doter l’entreprise d’une doctrine tarifaire. Marcel Boiteux, Gabriel Dessus et Pierre Massé, pour ne citer que quelques noms, pensent, au début des calculs, appliquer la meilleurescience économique du temps, la théorie du
rendement social de Maurice Allais. Celle-ci
stipule que l’égalisation des prix aux coûts
marginaux permet de porter le secteur
électrique vers l’état d’efficacité maximale,
donc de le gérer selon l’intérêt général et de
résorber en raison les débats sur les fins de
la nationalisation. La suite de l’histoire recèle
un changement notable. De manière
tâtonnante, partielle, progressive, souvent
contradictoire, l’activité tarifaire, loin
d’appliquer au secteur électrique français, par
transferts de nécessité, les lois de l’efficacité,
permet plutôt de décrire et donc de discuter
les projets d’exploitation possibles. Nous
proposons d’appeler ce processus
formulation de l’optimum. Son repérage
semble susceptible d’alimenter le débat sur le
statut de la science économique, le type de
vérité qu’elle produit, ce que l’on peut en
attendre, surtout lorsqu’elle fonctionne au
plus près de la décision politique.
The Act of 8 April 1946 nationalized electricity
in France and created a new public
monopoly, Électricité de France. A small
group of people, mainly from the corps des
Ponts-et-Chaussées, was assembled to
provide the public utility with a pricing policy.
Marcel Boiteux, Gabriel Dessus et Pierre
Massé, to mention only a few names, thought
they would apply to the power sector the best
economic theory of their time, Maurice Allais’
théorie du rendement social. The theory
claimed that marginal cost pricing would bring
the power sector to a state of maximum
efficiency, that it would help governing the
sector according to the public interest, and
solve rationally the issue of nationalization
and its aims. But the story turned out to be
quite different. Pricing electricity did not mean
applying to the sector the laws of efficiency
through transfers of necessities. Rather, in a
tentative, partial, progressive, often
contradictory manner, the work allowed to
describe and thus discuss possible
exploitation projects. I propose to term this
process the formulation of the optimum.
Identifying such a process, I suggest, might
contribute to the debate on the status of
economics, the kind of truth it produces, and
what we can expect from it, especially when it
is closely associated with political decision
making. |
||
![]() |
SARAÇ-LESAVRE B., 2015, «Formulating Nuclear Values: Communities, Equations, Budgets and Debates with Nuclear Waste» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. This thesis approaches valuation as an on-going, constructive and contested
process. She addresses this theoretical issue through the study of a very complex object of
valuation: nuclear waste in the context of the United States. As an ontologically ambivalent
object, nuclear waste can be valued or devalued from many angles, which provides an intriguing and exciting test bed to unfold a sociology of valuation. The thesis examines a multitude of sites where the question of the formulation of nuclear values is being raised. These sites are, for example, the design and vicissitudes of the budgetary process conceived to finance the North American nuclear waste program, the trials set up in order to distribute the financial responsibility of a material expected to remain hazardous during the next million years, the efforts of a group of actors to attach the future of their community to the future of nuclear waste, or the uses of an economic convention to estimate the economic value of spent nuclear fuel. This thesis shows that processes of valuation are never limited to the object that is subjected to valuation and proposes the notion of revaluation, first, to articulate the intertwined relationship between the processes of evaluation and valuation, and second, to signify the particularity of the period during
which the research has been undertaken, namely a moment when the revival of nuclear energy was publicly debated, and a moment when the U.S. government was seeking to reformulate its nuclear waste policy.
Formuler les valeurs du nucléaire : Communautés, équations, budgets et débats autour des déchets nucléaires
La thèse traite de la valorisation comme un processus à la fois continu, constructif et
contesté. Elle aborde cette question théorique au travers de l'étude d'un objet de valorisation complexe : le traitement des déchets nucléaires aux États-Unis. Objet ontologiquement ambivalent, les déchets nucléaires peuvent être valorisés ou dévalorisés selon des perspectives très variées, qui offrent à la sociologie de l’évaluation un banc d’essai pertinent. La thèse s’appuie sur l’étude d’une série de situations où la formulation des valeurs du nucléaire pose problème. Ce sont, notamment, l’ordonnancement et les vicissitudes du processus budgétaire mis en oeuvre pour financer le programme de gestion des déchets nucléaires Nord-américain, les plans conçus pour répartir la responsabilité financière dans le traitement d’un matériau qui selon toutes prévisions restera dangereux pendant un million d’années, les efforts d'un groupe d'acteurs pour
attacher l'avenir de leur communauté à celui des déchets nucléaires, ou les utilisations d'une convention pour estimer la valeur économique du combustible usé. La thèse montre que les processus de valorisation et dévalorisation sont loin de se limiter à l'objet soumis à évaluation ; ces processus rendent d’autres valeurs explicites, les valeurs "de l'État", d'une communauté politique, d'une convention économique. La thèse propose d’utiliser la notion de « révaluation », d’une part, parce qu’elle permet d’expliciter l’imbrication des relations entre les processus d'évaluation et de valorisation et, d’autre part, parce qu’elle permet de souligner la particularité de la période sur laquelle porte la recherche, à savoir une période où la relance de l’énergie nucléaire a été publiquement débattue et où le gouvernement américain cherchait à reformuler sa politique de gestion des déchets nucléaires. |
||
![]() |
EHRENSTEIN V., 2014, «Géopolitique du carbone. L’action internationale pour le climat aux prises avec la déforestation.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » La thèse explore les ingrédients d’une action concertée à l’échelle internationale à travers la manière dont les négociations sur le changement climatique s’occupent du problème des émissions de CO2 attribuées à la déforestation tropicale. Le cahier des charges à remplir par les acteurs est le suivant : coordonner des interventions menées dans des lieux géographiquement distants, en vue d’un objectif que doit accepter l’ensemble des Etats aux Nations Unies dont il faut respecter la souveraineté. Ce type d’action repose sur des opérations qu’une géopolitique du carbone permet d’analyser. Certaines répondent à l’extension spatiale et aux dimensions comptable et libérale de l’entreprise. Il faut organiser la décision à l’échelle mondiale, trouver des méthodes de mesure comparables et concevoir des systèmes de redistribution basés sur l’incitation. D’autres sont spécifiques aux entités concernées par le phénomène à traiter, les pays dits en développement. Il faut tenir compte des faiblesses de leur équipement technique, se confronter à la dite mauvaise gouvernance de leurs administrations et écouter celle qu’on appelle leur société civile. La perspective développée ici s’inscrit dans l’anthropologie des sciences et des techniques qui, depuis quelques années, étudie les modalités de l’échange marchand et de la décision politique. A partir d’une enquête multisite, la thèse aborde une série de problèmes caractéristiques de l’action internationale concertée : la prise de décision internationale, l’action par projets, la préparation d’un pays, l’appréciation de la justesse d’une mesure, la confiance dans un partenaire économique et la fabrication d’un consensus. Elle propose d’appeler aménagement international ce travail contraint, hésitant et fragile qui entretient l’intérêt d’un collectif international pour la question du climat.
The thesis explores the components of concerted action at an international scale by focusing on how the problem of CO2 emissions attributed to tropical deforestation is handled in climate change negotiations. The constraint faced by actors is as follows: interventions led by a diversity of actors across the world need to be coordinated, in the pursuit of an objective agreed by all states represented at the United Nations whose sovereignty must be respected. Such process builds on operations that can be analyzed from the viewpoint of carbon geopolitics. Some of these operations are related to the spatial extension and the liberal and quantified dimensions of the enterprise. Decision-making at an international level must be organized, comparable carbon measurement methods must be created and incentive-based redistribution systems must be designed. Other operations are specific to the entities concerned by the treated phenomenon, so-called developing countries. The weakness of their technical equipment must be acknowledged, so-called bad governance in their administrations must be dealt with and their civil society must be listened to. The approach developed here is grounded in science and technology studies, a domain that has recently focused on the construction of markets and decision-making. Based on a multisite investigation, the thesis examines a set of problems characteristic of concerted action at an international scale: international decision-making, project-based action, countries’ preparation, the valuation of correct measures, trust-making in economic relationships and the production of consensus. It proposes to call international adjustment the tentative and fragile process through which the interest for climate protection of an international collective is maintained. |
||
![]() |
GUEYDIER P., 2014, «HADOPI comme expérimentation. Récit d’une instrumentation de l’action publique.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » La Haute Autorité pour la Diffusion des OEuvres et la Protection des Droits sur internet (HADOPI) a reçu du législateur en 2009 la mission de discipliner les actes de contrefaçon de biens culturels sur internet. L'objectif central de la thèse est de produire un récit empirique de la genèse de cet instrument d'action publique comme expérience de gouvernement d'internet et des internautes. Bien que modeste et circonscrit, le problème posé par le téléchargement illicite va générer un débordement d'ampleur des cadrages de l'action publique, historiquement traduits par le droit de propriété littéraire et artistique. L'effet politique du numérique, conséquence déterritorialisée de la globalisation, du libéralisme et de la technologie, est de réinterroger le rapport entre souveraineté et discipline. Entre l'impasse des Mesures Techniques de Protection, les normes supra-nationales, les détournements des usagers/amateurs, la force collective des ayants droit, l'inaltérabilité du droit de propriété et les militants de la liberté d'accès à la culture, les pouvoirs publics ont dû inventer et innover pour organiser, à la manière d'un laboratoire, une
action collective de fabrication d'un instrument d'action publique dont l'un des buts est d'étendre une valeur forte de l’État-nation français : la défense de l'exception culturelle. Les internautes sont-ils des hommes gouvernables ? En construisant une représentation de l'usager d'internet, en prônant l'obéissance, en modifiant les comportements par le biais de divers leviers progressifs d'incitation (de l'information à la sanction pénale) et en produisant autant de comportement de contournements et de résistance, la HADOPI produit le résultat politique d'inaugurer une tentative inédite, fragile, peu compacte mais pionnière de gouverner internet et les internautes.
The High Authority for Transmission of Creative Works and Copyright Protection on the Internet (HADOPI) was adopted in 2009 with the mission to discipline acts of intellectual property infringement on the internet. The main purpose of this thesis is to produce an empirical account of the
creation of this new law (an instrument of public action as an experience of internet governance and internauts). While it is a somewhat minor public issue, illegal downloading creates a myriad of issues across the framework of public action, historically recognised as literary and artistic property rights. The political effects of the digital age, deterritorialised consequences of globalisation, liberalism and technology necessitate a rethinking of the relationship between sovereignty and discipline. The gridlock between DRM; supranational norms; the hijacking of content by users; the collective power of rights holders; the unalterable nature of intellectual property and the militants for free access to culture; the public authorities had to invent and innovate an instrument of public action. The goal of which is to extend an added value of the French nation state: the defense of the cultural exception. Are internauts governable? In constructing a representation of the internet user, through promoting obedience, and by modifying behaviour through incremental incitation (from being informed to being penalised) and by producing as much unwanted behaviour, the HADOPI has effected the political result of inaugurating the first ever attempt (albeit fragile, yet pioneering) to govern the internet and internauts. |
||
![]() |
JUVEN P., 2014, «Une santé qui compte ? Coûts et tarifs dans la politique hospitalière française.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Comment les coûts et les tarifs hospitaliers sont-ils devenus des objets politiques centraux depuis le début des années 1980, quels espaces controversés produisent-ils aujourd’hui et comment ces controverses agissent-elles sur ces instruments gestionnaires d’action publique ? C’est à ces questions que la thèse se propose de répondre en étudiant la genèse, les usages et les déplacements de plusieurs instruments d’action publique en matière hospitalière : système d’information, calcul de coûts par séjours, instruments d’ajustement budgétaire et système de tarification. En articulant sociologie politique des instruments de gouvernement et sociologie des techniques et de l’innovation, ces dispositifs sont étudiés dans les multiples sites où ils se déploient : ministère de la Santé, agence technique, centres de recherche en gestion, instances d’expertise, fédérations hospitalières, associations de malade et hôpital public. La thèse montre comment ces instruments ont profondément transformé l’hôpital en un être de gestion et de finances. La tarification à l’activité, appelée T2A, tient une place centrale dans ces transformations et est ici analysée comme un instrument de qualcul visant à quantifier et à qualifier les patients, les séjours, les
maladies, voire l’hôpital public lui-même. La thèse montre comment ce processus de qualculation génère des controverses métrologiques où des acteurs se saisissent des dispositifs pour refaire les qualculs, ces controverses supposant une forme relativement nouvelle de travail critique.
How costs and tariffs have become pivotal policy instruments to govern public hospitals in France since the early 1980’s? What kind of controversies do they produce and what feedback effect do these controversies have on these instruments? These are the questions
I propose to answer in this PhD dissertation by analysing the genealogy, the uses and the transformations of several policy devices: information system, cost accounting, budgetary regulation instrument and pricing payment system. Combining a sociology of policy
instruments and science and technology studies, these devices are analysed in the multiple sites where they spread: ministry of Health, public agency, research centres in management studies, hospital federations, patients organizations and public hospitals. The dissertation exposes how these devices have turned public hospitals into accounting and financial entities. I specially focus on the pricing payment system (called T2A) which is analysed as a qualculation instrument as it qualifies and quantifies patients, stays in hospitals, diseases, and public hospital itself. The dissertation shows how this qualculation process produces metrological controversies in which actors put into question the way things are qualculated. |
||
![]() |
BOURGOIN A., 2013, «Le conseil en management à l’épreuve de sa mise en valeur : une étude empirique» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Comment se façonne, en pratique, la valeur d’une prestation de conseil en management ? Malgré le dynamisme du marché qui lui confère une légitimité de fait, le conseil en management est à la fois mal connu et brocardé par la critique : on s’interroge sur l’efficacité de ses méthodes, sur la valeur ajoutée de ses préconisations. Les outils de la sociologie pragmatiste permettent de jeter un éclairage nouveau sur ces questions, en contournant l’opposition classique entre une approche fonctionnaliste (rationnelle-technique) et une approche critique (psycho-sociale) du métier. L’argument central de la thèse est que le conseil en management doit être compris comme une performance entièrement tendue vers un enjeu d’efficacité pratique qui se découvre dans l’action. La valeur émerge de la prestation en train de se faire : elle sanctionne la félicité d’un attachement socio-technique entre le consultant et le système-client dans lequel il intervient. Basée sur une immersion complète de près de trois ans dans un cabinet international, la thèse est une ethnographie de la pratique des consultants en mission dans différents grands groupes. Elle décrypte, en particulier, cinq opérations de mise en valeur qui augmentent la densité et l’impact de l’activité de conseil en management dans les systèmes-clients : la singularisation de la prestation, la montée en compétence du consultant, la production de son autorité, la présentation graphique du diagnostic et le signalement de l’activité. L’étude empirique de ces mécanismes permet d’alimenter une théorie pragmatiste de la valeur comme forme pratique d’attachement et de mieux comprendre les enjeux du capitalisme contemporain.
How does work the fabric of management consulting’s value? Despite the dynamism of the market, consultants’ practice remains poorly known and often criticized. One questions the efficacy of their methods and the general value added of their recommendations. The intellectual tools of the pragmatist sociology allow us to shed a new light on these matters, getting around the classic opposition between a functionalist (rational-technical) and a critical (psycho-social) approach to the practice. The key argument of the dissertation is that management consulting should be understood as a performance geared toward a practical efficacy. Value emerges from the service as it is being performed: it sanctions the felicity of a socio-technical attachment between consultants and their client-system. The dissertation is grounded on a complete involvement in a large French consulting firm, for about three years. It is an ethnographic account of the practices of consultants during their assignments within various large organizations. It decrypts specifically five valuation processes that intensify the density and the impact of the service in client-systems: (1) the singularization of the service, (2) the rise in competence of consultants, (3) the production of their authority, (4) the graphical presentation of the diagnosis and (5) the signaling of activity. The empirical study of such mechanisms fuels a pragmatist theory of value as a practical attachment and allows us to better understand the stakes of contemporaneous capitalism. |
||
![]() |
COMBES C., 2013, «La pratique des séries télévisées. Une sociologie de l’activité spectatorielle» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Que signifie aimer une « série télé » aujourd’hui ? Ou, selon une formulation plus pragmatiste, que font faire les séries à leurs spectateurs ? Pour répondre à ces questions, cette thèse invite à se démarquer du paradigme de la réception – lequel fournit la majorité des études sur le sujet – et explorer les ressorts et contours de la pratique des séries. Il s’agit d’étudier les activités concrètes dans lesquelles s’engagent les amateurs, la façon dont se tissent leur attachement aux séries, les ingrédients de ce tissage, les appuis et prises matériels, techniques et relationnels de cet attachement. Ce travail montre que la pratique spectatorielle ne s’arrête pas au seul moment du visionnage, lorsque l’individu est devant son poste, mais s’étend à l’ensemble des activités, des temps et des espaces au cours desquels celui-ci entre en relation avec une série. À partir d’une quarantaine d’entretiens approfondis et de l’examen des principaux relais sociotechniques et médiatiques des séries, la thèse se propose de suivre les amateurs dans leurs pratiques quotidiennes, du visionnage et de la conservation des séries à leurs échanges conversationnels, en passant par les procédures d’information et de découverte, d’approvisionnement et de partage de contenus. Autant d’activités, non pas seulement « réceptives », mais réflexives, corporées, instrumentées et collectives, qui permettent d’apprécier la diversité des formes d’attachement des « sériphiles » à ces objets singuliers.
What does it means to love a "TV series" nowadays? Or, to use a more pragmatic formulation, what do television series make their viewers do? To answer these questions, this thesis invites the reader to move beyond the paradigm of reception – on which the majority of studies in the field build upon - and explore the remits and contours of the practice of series. The aim is to study the practical activities undertaken by amateurs, how their attachments to the series are built, the ingredients of this attachment, and the material, technical and relational means of this attachment. This work shows that spectators’ practices do not stop at the moment of viewing, when the individual is in front of his post, but extends to all activities, times and spaces through which an individual connects to a series. Drawing upon forty in-depth interviews and an examination of the ways in which series are socio-technically mediated, the thesis proposes to follow amateurs in their daily practices, from the viewing and storage of series, to their conversational exchanges, as well as through the procedures of information and discovery, procurement and sharing of content. All these activities are not only "receptive". As the thesis shows, they are at once reflexive, embodied, instrumented and collective, and they reveal the diversity of attachments of the "seriephiles" to these singular objects. |
||
![]() |
PALLESEN T., 2013, «Assembling Markets for Wind Power – An Inquiry into the Making of Market Devices» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Ce projet étudie la réalisation d’un marché d’énergie éolienne en France. Les marchés d'énergie éolienne sont souvent désignés comme des «marchés politiques» : D'une part, l'énergie éolienne réduit les émissions de CO2 et retarde les effets de la production d'électricité sur le changement climatique. D'autre part, comme bien économique, l'énergie éolienne se dit souffrir «d’handicaps» technico-économiques (les coûts élevés, la production fluctuante et imprévisible, etc.). Par conséquent, en raison de sa performance comme bien économique, il est argumenté que la survie de l'énergie éolienne dans le marché est fondée sur différents instruments, dont certains que je qualifierai de «prothèses». Cette thèse s’interroge sur deux de ces prothèses : Le tarif d’achat et les Zones de Développement Eolien (ZDE) comme ils sont négociés et mis en pratique en France, ainsi que la manière dont ils affectent la réalisation des marchés de l’énergie éolienne
This project studies the making of a market for wind power in France. Markets for wind power are often referred to as ‘political markets: On the one hand, wind power has the potential to reduce CO2-emissions and thus stall the effects of electricity generation on climate change; and on the other hand, as an economic good, wind power is said to suffer from (techno-economic) ‘disabilities’, such as high costs, fluctuating and unpredictable generation, etc. Therefore, because of its performance as a good, it is argued that the survival of wind power in the market is premised on different instruments, some of which I will refer to as ‘prosthetic devices’. This thesis inquires into two such prosthetic devices: The feed-in tariff and the wind power development zones (ZDE) as they are negotiated and practiced in France, and also the ways in which they affect the making of markets for wind power. |
||
![]() |
TIRONI M., 2013, «La ville comme expérimentation : le cas du Vélib’ à Paris» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Cette thèse a pour objectif général de reconstruire la généalogie du processus de production d'une technologie de transport urbain publico-individuel : il s'agit du programme de vélos en libre-service connu sous le nom de Vélib', mis en place à Paris en juillet 2007. En mobilisant une perspective de sociologie des sciences et des techniques, cette thèse se propose de s'intéresser à l'hétérogénéité des médiations sociotechniques à partir desquelles a été conçu ce nouveau système de transport et aux effets de celles-ci sur la nature du service. Il s'agit en particulier d'explorer la façon dont les nouveaux paradigmes de la mobilité et la soutenabilité redéfinissent les manières de concevoir les projets d'aménagement urbain.
The general purpose of this doctoral thesis is to reconstruct the genealogy of the production process of a public-individual urban transport technology: the self-service bicycle programme known as Vélib', which was implemented in Paris 2007. Following the insights of science and technology studies (STS) the aim is to explore the heterogeneity of the socio-technical mediations which led to the design of this new transport system and the effects of these mediations on the nature of the service and the configuration/scripting of its users. In particular, the project aims to shed light on how new paradigms of mobility and sustainability come to redefine project design in urban planning |
||
![]() |
MUSIANI F., 2012, «Nains sans géants. Architecture décentralisée et services Internet» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Si le concept de décentralisation est en quelque sorte inscrit au coeur même de l’Internet, son urbanisme actuel n’intègre ce principe que de manière limitée. La recherche d’alternatives au mode dominant d’organisation des services basés sur Internet – une concentration autour de grands ensembles de serveurs sous le contrôle des “géants” du secteur – se poursuit, en quête d’efficacité et de durabilité. En cherchant les meilleures solutions, certains développeurs se retournent vers les qualités persistantes d’une ancienne technologie, le pair-à-pair (P2P), qui replonge dans la topologie de l’Internet pré-commercial, mettant à profit les ressources des « nains » du réseau – ses marges ou sa périphérie.
Cette thèse explore l’approche distribuée et décentralisée de l’architecture technique des services Internet. Il s’agit de comprendre ce que dessine une architecture de réseau décentralisée du point de vue de l’articulation des acteurs et des contenus, de la répartition de responsabilités, de l’organisation du marché et de la capacité à exercer du contrôle, des formes d’existence et des rôles d’entités telles que les noeuds du réseau, ses usagers, ses unités centrales. Ce travail analyse sous quelles conditions un réseau qui répartit à ses marges la responsabilité de son propre fonctionnement, et qui suit un modèle non hiérarchisé ou hybride, peut se développer dans l’Internet d’aujourd’hui. La thèse suit les développeurs de trois services Internet – un moteur de recherche, un service de stockage et une application pour le streaming vidéo – construits sur un modèle de réseau décentralisé, les collectifs d’usagers pionniers qui se développent avec ces services, et ponctuellement, les arènes politiques où l’on discute de l’organisation et de la gouvernance de l’Internet à moyen et long terme.
Even if the concept of decentralization is embedded to some extent at the very core of the Internet, today’s “network of networks” integrates this principle only partially. The dominant organizational model for Internet-based services involves large clusters of servers controlled by the "giants" of the IT sector. The search for alternatives is in progress, aiming at different ways to achieve effectiveness and sustainability. In this quest, a number of developers look back to the evergreen qualities of a relatively old technology, peer-to-peer (P2P), that leverages the socio-technical resources of the network's "dwarfs" - its periphery or “edge” - in a way that is, in fact, closer to the pre-commercial Internet.
This dissertation explores the distributed and decentralized approach to the technical architecture of Internet-based services. It illustrates the co-shaping of a decentralized network architecture and of several different dynamics: the articulation between actors and contents, the allocation of responsibilities and the capacity to exert control, the organization of the market, the forms of existence and role of entities such as the nodes of a network, its users, its central or coordinating units. This work analyses the conditions under which a network that structures itself according to a non-hierarchical or hybrid model, and delegates the responsibility of its functioning to its edge, can develop and thrive in today's Internet. The dissertation follows the developers of three Internet services - a search engine, a storage service and a video streaming application - built on primarily decentralized network models; it also follows the collectives of pioneer users developing with these services, and selectively, the political venues where the Internet's medium- and long-term organization and governance are discussed. |
||
![]() |
BENVEGNU N., 2011, «La politique des netroots. La démocratie à l’épreuve des outils informatiques de débat public.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Depuis les années 1990, l'élargissement de l'accès à internet et la multiplication des dispositifs qui y permettent la publication, l'échange d'informations et la coordination de l'action des internautes a suscité de multiples expériences et de nouvelles pratiques dans une large gamme de domaines d'activité. Le Web est investi par des individus ou des groupes qui se mobilisent pour concevoir et expérimenter des méthodes et des outils qui cherchent à configurer politiquement certaines de ces initiatives : il ouvre en effet des scènes et des arènes au sein desquelles des problèmes peuvent être rendus publics et discutés, et à partir desquelles des propositions de traitement de ces problèmes peuvent être élaborées et débattues. Les groupes qui peuvent s'y impliquer et prendre la parole ne se résument pas nécessairement aux intermédiaires et aux spécialistes qui prennent traditionnellement en charge la gestion des problèmes publics. Ces groupes concernés par un enjeu particulier, qui s'organisent et qui sont mis en forme par le Réseau, peuvent être qualifiés de netroots. Commet se composent et s'organisent les netroots ? A quoi ressemble leur politique ? Comment se met-elle en place ? Comment s'articule t-elle aux modes de gestion politique existants ? Quels concepts, quelles catégories, quelles figures fait-elle émerger ? Cette recherche propose d'envisager la politique des netroots à travers de telles questions, en l'abordant aussi bien du point de vue de l'ingénierie qui est nécessaire à son fonctionnement que de celui de la problématisation de la démocratie à laquelle elle donne lieu.
Since the 1990s, the widening of Internet access capacities and the development of devices rendering possible the circulation of information and the coordination of user activities have fostered numerous experiments and new practices in a wide range of domains. The Internet is harnessed by individuals or groups mobilizing for the design and experiment of methods and tools. These methods and tools are aimed to politically configure some of these initiatives. The Internet indeed opens arenas in which problems may get public and discussed, and from which propositions for the treatment of these problems may be crafted and debated. Groups able to be vocally involved in these experiments are not necessarily limited to the intermediaries and specialists who are traditionally in charge of the management of public problems. One can identify as netroots the groups that are concerned by a specific stake, and organize themselves through the Network in the same time as they are shaped by its technical modalities. How are these networks composed and how do they organize? What does their politics look like? How does it get settle down? How is it articulated with existing modes of political management? What concepts and categories emerge from it? This work proposes to consider the politics of netroots through such questions. It focuses on the politics of netroots through the angle of the machinery required for its functioning, as well as through the problematization of democracy it enacts. |
||
![]() |
LAURENT B., 2011, «Democracies on trial. Assembling nanotechnologies and their problems.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » La thèse analyse les nanotechnologies comme une entité politique macro comprenant des objets, des futurs, des motifs d'inquiétude et des publics, et examine des sites où cette entité est problématisée. En se penchant sur les opérations définissant les problèmes publics et les façons de les traiter, l'analyse des problématisations des nanotechnologies permet de décrire à la fois l'assemblage des nanotechnologies et la construction de l'ordre démocratique. L'étude des problématisations des nanotechnologies est menée via la description d'expériences et de démonstrations impliquant des technologies de démocratie, sur la base d'enquêtes de terrain menées en France, aux Etats-Unis et dans des organisations internationales. La thèse considère successivement des opérations de réplication et de stabilisation de technologies de démocratie, des processus utilisant des technologies de démocratie pour la définition d'objets « nano » et de futurs « responsables », et des exemples d'engagement de mouvements sociaux et du chercheur lui-même dans la critique des technologies de démocratie. Ceci permet d'étudier des exemples concernant la représentation des nanotechnologies, leur administration, et la mobilisation sociale à leur égard. Différentes problématisations peuvent alors être reconstruites. La thèse s'intéresse à quatre d'entre elles, et s'appuie sur le travail empirique pour proposer une critique réaliste des nanotechnologies.
The dissertation analyzes nanotechnology as a macro political entity comprising objects, futures, concerns and publics, and examines sites where it is problematized. Focusing on operations defining public problems and ways of dealing with them, the analysis of the problematizations of nanotechnology is a path for the description of both the assemblage of nanotechnology and the enactement of democratic order. The study of the problematization of nanotechnology is conducted through the description of experiments and demonstrations involving technologies of democracy, using fieldwork in France, the United States, and international organizations. The dissertation considers successively some operations of replication and stabilization of expert-based technologies of democracy; processes using technologies of democracy to define “nano” objects and “responsible” nanotechnology futures; and examples of social and scholarly engagement in the critique of technologies of democracy. Thereby, processes of representation of, public management of, and social mobilization about nanotechnology are examined. Different problematizations of nanotechnology can then be reconstructed. The dissertation discusses four of them, and uses the empirical work in order to propose a realist critique of nanotechnology. |
||
![]() |
LEMOINE B., 2011, «Les valeurs de la dette. L’État à l’épreuve de la dette publique» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. L'État à l'épreuve de la dette publique Comment l'État est-il devenu l'objet d'un examen attentif de ses « passifs », de ses charges et de ses limites ? Pour répondre à cette énigme, la thèse rend compte des épreuves successives qui ont attaché la valeur comptable et financière de l'État à sa dette publique. Après avoir identifié les modalités de financement administrées de l'État comme une source de création monétaire excessive, les pouvoirs publics s'engagent dans la mise en marché de la dette publique. Le recours à l'argent « extérieur » est conçu comme une solution au problème de l'inflation. Élaborée notamment dans des secteurs stratégiques de l'État, ce projet technique et politique se naturalise peu à peu et efface les traces de ses origines. Les causes de la dette résident dès lors exclusivement dans le déficit et la dépense publique qu'il convient de contenir. Les dispositifs comptables prospectent l'ensemble des dettes à venir afin de prévenir un quelconque affaissement de la valeur de l'État. De solution, la dette devient peu à peu une contrainte avec laquelle la décision politique doit apprendre à composer. L'étude de ce processus, qui aujourd'hui fait l'objet d'intenses débats, renseigne sur les modalités d'articulation entre décision politique et dispositifs techniques. Mots clés : Dette publique, État, Indicateurs, comptabilité nationale, finances publiques, décision politique.
The French State confronted to its Public Debt Abstract : How has the State become the object of an examination of its liabilities, expenditures and limits ? In order to explore this question, the dissertation describes the successive trials that has brought the State Financial value and public debt together. After having identified State-led financing modalities as a source of excessive monetary creation, public bodies have been engaged in bringing public debt on the market. The call for « external » money is conceived as a solution to the inflation issue. This political and technical project was manufactured in the State strategic areas. It has been gradually naturalized, as the signs of its origins were hidden. The causes for public debt are then limited to public deficit and public spending – both entities expected to be contained. Accounting devices explore the whole set of future debts in order to hinder a decrease of the State financial and accounting value. Originally a solution, the public debt has become a constraint with which political decisions have to do. Intense debates are emerging about this process. Analyzing it illuminates the modalities of the articulation between political decision-making and technical devices. Keywords : Public Debt, Accounting, Evaluation, Political Decision, State, Public Finance |
||
![]() |
RENAULT M., 2011, «Analyse pragmatique du business model et "performations" de marché dans l’entrepreneuriat technologique.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Le business model, largement utilisé par les acteurs de l'entrepreneuriat technologique, reste faiblement inséré dans la littérature en sciences de gestion. Si le flou du concept ne semble pas poser problème aux praticiens, il nourrit les controverses académiques. Qu'est-ce qu'un business model ? Afin de répondre à cette question, la thèse adopte une approche originale pour définir le concept à partir de ce qu'il fait et fait faire aux acteurs de l'entrepreneuriat technologique. Le cadre d'analyse pragmatique développé dans la thèse décrit trois modalités de représentation du business model : prototype de l'entreprise en création, logique de création de valeur générique et modélisation économique du projet. La thèse étudie comment ces trois modalités performent l'exploration du marché pour la technologie, l'insertion de la jeune pousse dans des architectures sectorielles et l'obtention des ressources financières nécessaires à son développement. Finalement, la thèse montre que la plasticité du business model, conçue initialement comme une faiblesse, favorise au contraire la coordination d'acteurs hétérogènes (entrepreneurs, clients, partenaires, investisseurs, etc.) en situation d'incertitude.
Despite its wide diffusion in techno-entrepreneurial practices, the business model remains weakly inserted in the management academic literature. If the vagueness of this notion does not hinder its use by practitioners, it fosters academic controversies. How to define a business model? In order to address this question, this thesis adopt an original approach and draws the business model definition upon what it performs (induces, provokes, establishes) in techno-entrepreneurial practices. The pragmatic analytical framework developed in the thesis characterizes three representations of the business model: start-up prototype, generic value creation logics and economic modeling of a venture. The thesis examines how these three representations are exploited by practitioners to explore the market for the technology, to insert the start-up in industrial architectures and to leverage financial resources. In fact, the thesis shows that the business model plasticity, initially considered as a weakness, supports the coordination among heterogeneous actors – entrepreneurs, customers, partners, investors, consultants – in an uncertain context. |
||
![]() |
TRÉBUCHET-BREITWILLER A., 2011, «Le travail du précieux. Une anthropologie économique des produits de luxe à travers les exemples du parfum et du vin.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Cette thèse s'intéresse à la constitution de la qualité des produits de luxe. Elle réalise une revue de la littérature sur le luxe et revient sur les traitements de la question de la qualité dans la sociologie économique contemporaine. A travers six chapitres empiriques, elle considère de façon longitudinale le travail des parfums et des vins (de Bourgogne) : elle suit un développement de parfum de marque dans un grand groupe de marketing ; elle décrit un parfumeur de niche, les Editions de Parfums Frédéric Malle ; elle revient sur le travail des matières premières naturelles de la parfumerie fine à travers l'exemple du Laboratoire Monique Rémy à Grasse ; elle décrit le travail de la qualité des vins chez un négociant spécialisé dans les vins fins ; elle observe le travail de la vigne et du vin dans un grand domaine, le Domaine Leflaive ; elle revient sur l'histoire et la réussite contemporaine du Domaine de la Romanée-Conti. Par l'écheveau des modalités de qualification des produits de luxe qu'elle fait apparaître, la thèse éloigne de tout automatisme comme de toute réduction le rapport qu'il y a entre luxe et qualité. Puis en ressaisissant et en mettant en perspective ce qui se donne à voir dans son terrain, elle élabore une théorie du travail du précieux comme mode original de qualification et d'individualisation des produits.
This thesis addresses how the quality of luxury products is constituted. It reviews the literature on luxury and reconsiders how quality is treated in contemporary economic sociology. It contains six empirical chapters, each dedicated to a specific setting, in which the work on perfume and wine (Burgundy) is followed longitudinally: the development of a branded perfume in a large marketing-based firm; a niche perfume designer and manufacturer, the "Éditions de Parfum Frédéric Malle"; natural raw materials processing for fine perfumery at the "Laboratoire Monique Rémy" in Grasse (France); quality improvement by a tradesman specialised in fine wines; wine and vine care in a large estate, the "Domaine Leflaive"; the history and contemporary success of the "Domaine de la Romanée-Conti" estate. The thesis evidences a meshwork of qualification criteria for luxury products, which forbids any automatic reduction relationship between luxury and quality. By considering what appears in its empirical observations, it establishes a theory of "the making of things precious" as an original mode for the qualification and individualisation of products. |
||
![]() |
DOGANOVA L., 2010, «Faire valoir l’exploration collective. Dynamiques, instruments et résultats des partenariats avec des spin-offs académiques» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Comment évaluer le rôle que jouent les spin-offs académiques – ces entreprises créées pour valoriser les résultats de la recherche publique ? Pour répondre à cette question, cette thèse envisage les spin-offs dans leurs interactions avec les acteurs hétérogènes qui composent les réseaux techno-économiques de l‟innovation. Elle décrit l‟entrepreneuriat académique comme un processus d‟exploration et de consolidation de nouvelles technologies, marchés et relations. De plus, la thèse examine ce que produisent les collaborations inter-organisationnelles qui se nouent au cours de ce processus. Elle montre notamment la diversité des effets générés, en distinguant la contribution de différents types de partenariats (d‟exploration, d‟exploitation et ambidextres) à différentes dimensions de l‟innovation. Enfin, la thèse étudie la manière dont la valeur de ces associations exploratoires est construite dans la pratique d‟une action collective qui engage les spin-offs et leurs partenaires et qui mobilise des dispositifs de « valuation » particuliers.
How can we assess the role played by academic spin-offs, i.e. new ventures founded in order to transfer scientific results generated in public research organisations? In order to address this question, this thesis studies spin-offs in their interactions with the heterogeneous actors that compose the techno-economic networks of innovation. It depicts academic entrepreneurship as a process of exploring and consolidating new technologies, markets and relations. Moreover, the thesis examines the effects generated by the inter-organizational collaborations that are formed as part of this process. It demonstrates, in particular, the diversity of their innovative outputs, by distinguishing the contribution of different types of partnerships (explorative, exploitative and ambidextrous) to different dimensions of innovation. Finally, the thesis investigates how the value of such explorative associations is constructed in practice - through a collective action which involves various actors and which is equipped with specific valuation devices.
Keywords : |
||
![]() |
GRANDCLÉMENT C., 2008, «Vendre sans vendeurs : sociologie des dispositifs d’achalandage en supermarché» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » L’avènement du marketing, grâce à une série de dispositifs comme la marque, l’emballage, la publicité, a transformé la relation entre les fabricants et les consommateurs. L’ajustement entre les besoins et les biens cessa d’être produit dans la relation intersubjective du vendeur et du client, au profit d’un appareillage, maîtrisé par les fabricants, d’extraction et de production des désirs du consommateur. Cet appareillage du marché sembla culminer avec l’invention du supermarché comme espace de vente dont les vendeurs ont physiquement disparu, au profit d’un face-à-face entre les produits et les acheteurs. Pour autant, le travail de vente n’a pas disparu du supermarché. Bien au contraire, la vente s’est redéployée dans de multiples dispositifs tels que la mobilité laissée au client, la gondole, la disposition des produits, l’affichage des prix, etc.
L’objectif de la thèse est de montrer l’épaisseur du travail de vente qui s’accomplit au supermarché. Pour ce faire, elle analyse certains des médiateurs qui peuplent les espaces de vente en libre-service. D’abord, la thèse adopte une perspective de sociologie historique pour étudier l’élaboration de l’agencement du libre-service aux États-Unis dans les années 1930, du plan des magasins au chariot de supermarché. Ensuite, la thèse examine la requalification des produits par le distributeur, au travers de ses marques propres et de l’activité promotionnelle. Enfin, la dimension réflexive du travail sur la transaction marchande des distributeurs est étudié en insistant sur le rôle du focus group et des panels. Au final, la thèse propose de qualifier « d’achalandage » le travail de la médiation commerciale, pour souligner que l’effort de mobilisation marchande des distributeurs porte autant sur les biens que sur les clients eux-mêmes.
Self-service selling at the supermarket may be pictured as the removal of the traditional shop assistant from the shop floor, in favor of a direct encounter between products and customers. Unlike what this latter image suggests, the thesis aims at showing the depth of selling activities carried on at the supermarket. First, it analyzes the invention of the supermarket layout and of the shopping cart in 1930s America. Then, it shows that modern retailers reshape the products they sell through techniques such as sales promotion and own brands development. Finally, the reflexive dimension of self-service selling is analyzed with case studies of two popular market research methodologies. The thesis proposes the concept of "achalandage" – a French word which means both drawing patrons and displaying an attractive collection of goods – to describe the agency of buying and selling at the supermarket as a distributed, collective accomplishment of selling devices. |
||
![]() |
ROUTELOUS C., 2008, «La démocratie sanitaire à l’épreuve des pratiques médicales : sociologie d’un modèle participatif en médecine» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » De nombreux dispositifs, dont la loi du 4 mars 2002, promeuvent une figure nouvelle du malade. Une figure d'individu autonome et décisionnaire qui s'avère difficile à mobiliser ou à comprendre dans un espace relationnel où l'égalité statutaire des individus n'est pas nécessairement traduite par une situation de coopération symétrique, « égale » au sens d'un même degré de « pouvoir » dans l'activité médicale. Pour cela nous avons cherché à comprendre l'évolution que connaît la médecine, sur les terrains contrastés de la médecine de ville et de la médecine hospitalière. Dans la première partie de notre travail, nous avons voulu reconstituer les problèmes, les ressources et les formes d'engagement qui ont conduit à faire évoluer la figure du « patient » et ses relations avec le monde médical. Nous avons analysé comment le travail d'émancipation des malades et de désenclavement de la pratique médicale s'agrègent dans un même modèle participatif. Dans la seconde partie nous avons interrogé l'appropriation, la légitimité et l'opérationnalité d'un modèle participatif fondé sur les droits des malades. Nous avons mis à jour l'hybridation de la qualité et du droit qui favorise l'inscription du droit des malades dans les pratiques. Notre troisième partie nous a amené à réaliser une approche centrée sur l'individu, sur l'espace de participation dont il bénéficie dans le cadre de la prise en charge hospitalière et sur la vulnérabilité du statut de sujet de droit dans le travail médical ordinaire. Cela nous a permis de mettre à jour une forme d'autonomie réactive face à l'institution hospitalière, bien que partielle et inégalement partagée. Dans la dernière partie relative à la médecine de ville, nous avons interrogé la qualification du statut des personnes au sein de la pratique et s'il y a lieu d'envisager un renouvellement de la pratique médicale par rapport au modèle paternaliste. Nous avons vu que le modèle participatif s'immisce fortement dans les formes de régulations médicales traditionnelles ; il ne se substitue pas au modèle paternaliste mais coexiste à ses côtés. A l'issue de cette thèse, la promotion des usagers dans le système de santé n'apparaît pas comme un mouvement homogène de « démocratie sanitaire », mais comme une diffusion des pratiques basées à la fois sur une conception renouvelée du statut et du champ d'actions des personnes malades et sur un modèle participatif de relation malade-médecin. L'observation des faits, telle que nous l'avons présentée, indique que l'institution médicale n'a pas évolué au même rythme que les discours. Il faut relever la fragilité des évolutions observables. La disparité des pratiques demeure considérable. Toutefois, le modèle participatif et la requalification du statut de l'usager pour partiels qu'ils soient dans les pratiques, permettent une coopération davantage symétrique.
In many policies, among which the law passed on March 2nd 2002, a new figure of the sick person is promoted. This figure of a self-sufficient decision-making individual proves difficult to call up in a space where relationships, although based on an equality of status, do not necessarily find their expression through situations in which symmetrical cooperation exists. For there is not equality, in terms of each individual having the same degree de power in a doctor vs patient relationship. It is in this particular framework that we have examined the evolutions of medicine, in the much contrasted fields of hospital care on the one hand and ambulatory care (general practitioners and specialists who work on their own) on the other hand. In the first part of this thesis, we've aimed at rebuilding the problems, resources and forms of commitment that made the figure of the patient evolve as well as his-her relationship to medical doctors. We've analysed how both the emancipation process of the Sick and the decompartmentalization of medical practise incorporate into a same participatory pattern. In the second part, we've examined the way in which a participatory pattern, based on the rights of the Sick, can be taken into account, become legitimate and effective. We have brought into light the hibridization of quality and law that favour the implementation of these rights. The third part has brought us to carry out an individual-centered approach, about the extent to which the patient can benefit from participation in the framework of hospital care. We've searched about the vulnerability of the status of the “subject of rights” through ordinary medical practise. It has enabled us to bring into light a form of self-sufficiency as a reaction to the hospital institution, although in a partial and unevenly shared way. The last part is dedicated to liberal medicine. In this part we've examined the qualification of the status of people when looking at medical practise, trying to find out whether this qualification can renew practise as compared to the paternalistic pattern. We have been able to see that the participatory pattern deeply interferes into the forms of traditional medical regulations. It does not substitute to the paternalistic model but does coexist along with it. As a conclusion to this thesis, the promotion of users into the health system does not appear as a homogeneous move toward “sanitary democracy”. It results of a dissemination of practises based both on a renewed conception of the status of the sick people and on a participatory model of the patient-doctor relationship. Looking at facts, as we've presented them, shows that the health institution did not change at the same pace than speeches. One must point out the fragility of observable changes. The disparity in practises remains significant. However the participatory pattern as well as the re qualification of the status of users, though partial in fact, allow a more symmetrical cooperation. |
||
![]() |
BENTO S., 2006, «La difficile existence du barrage d’Alqueva : une ethnographie des démonstrations sociotechniques» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Cette thèse décrit l’histoire d’un barrage situé dans le sud du Portugal, ayant comme origine un plan d’irrigation des années 50. L’objectif est de comprendre à partir des explications sociologiques et anthropologiques existantes sur les barrages comment l’objet technique noue des liens avec d’autres entités, et comment se composent les chaînes de porte-parole qui font que le projet hydraulique puis plus tard hydroélectrique perdure sans que les abcès de discussions se disséminent. Plusieurs sources d’informations ont composé l’ethnographie multisite du barrage: collecte diachronique de la presse, documents techniques, scientifiques, et audiovisuels, discussions environnementalistes, interventions parlementaires sur l’Alqueva. La presse, ayant constitué notre principal fil conducteur, a permis d’établir un suivi longitudinal exhaustif de la circulation du barrage dans la société. Les pics de cette collecte constituent les sites que nous étudions plus particulièrement. Ces données montrent que la force du barrage se traduit en démonstrations très différentes : par exemple, en 2001 avec la découverte de gravures rupestres et en 2002 avec les inaugurations publiques. C’est également à travers l’histoire du projet d’Alqueva que l’environnement constitue une expérience nouvelle pour divers acteurs. Finalement, le barrage d’Alqueva tient aussi d’un régime d’existence qui précède toutes celles-ci, attaché au plan d’irrigation pour l’Alentejo. Aussi, l’effet du barrage d’Alqueva sur la société portugaise se comprend-t-il comme un effet bien plus qualitatif que cumulatif, son histoire devant être lue comme un mouvement de différentiation progressive et de singularité.
This thesis adresses the history of the Alqueva dam, so as to understand why the construction of the dam
took place, without the discords spilling over and spreading throughout the Portuguese society. The multisite ethnographic method helped to comprehend how actors and objects were linked to the dam: in 2001, with the discovery of the rock art engravings, in the banks of the river Guadiana; in 2002, with the opening
ceremonies. The strength of the dam was emphasised in the discourses of several actors, and implicit in several demonstrations performed. The environment, albeit a ground-breaking collective experience for most of the actors, was tackled through a made piece-meal approach. As to the debates around the financing and rentability, these have not weaken the dam, on the contrary they played an important role on the performing
of the dam. In fact, the dam is linked with a wider system of dams, the Alentejo irrigation plan. Hence, all
these data show this trajectory as a singularization process in regard to others Portuguese dams. But the
Alqueva dam impacts’ in the Portuguese society should be adressed in a more qualitative, rather than cumulative way. The project itself presents an increasing and progressively differentiated nature. |
||
![]() |
GRAMAGLIA C., 2006, «La mise en cause environnementale comme principe d’association. Casuistique des affaires de pollutions de rivières : l’exemple des actions contentieuses de l’Association nationale de protection des eaux et rivières (ANPER-TOS)» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. La thèse se compose de 5 chapitres qui sont autant d’interrogations, sur les environnements, le militantisme, la politique et le droit. Elle commence par un questionnement sur l’espace et les matérialités. Cette réflexion liminaire sur les spécificités des environnements s’est imposée au fil du terrain. J'explique notamment que ceux-ci sont explicités au fil des disputes, plus qu'ils ne sont donnés, préalablement définis. J’introduis également les 6 procès sur lesquels se fonde ce travail, en évoquant les circonstances de leur émergence. La thèse traite ensuite de la passion des pêcheurs à la mouche et de leurs attachements à des rivières particulières, à des poissons. Je montre que certains cours d’eau ont contribué à produire des témoins indignés. Ainsi, j’explique que les pêcheurs d’ANPER-TOS ont mis à profit leurs compétences pour protester contre les pollutions. La thèse se poursuit avec la présentation des instruments juridiques mis à disposition des associations de la nature depuis les années 1970. J’aborde plus particulièrement le problème de l’administration des nuisances. Je dresse la liste des habilitations nécessaires à la mobilisation du droit, tout en constatant sa relative impuissance. Je mentionne cependant l’arrivée à ANPER-TOS de plusieurs juristes, et les changements que cela a occasionné. La thèse démontre, détaillant la trajectoire de 6 affaires précises, que les recours en justice permettent d’actualiser le droit, de l’amender. Elle se termine par une réflexion sur les transformations du militantisme, et la co-construction des questions « environnementales » et de leurs publics. J’insiste en montrant comment s’explicitent les pollutions à condition d'avoir des réseaux de vigilance, composés d’humains et de non-humains, et conclue sur le besoin de réexaminer les causes « environnementales, d’enquêter sur les singularités socionaturelles des cas qui, s’accumulant, forment une série casuistique où se mêlent les échelles et les intérêts.
The dissertation consists of 5 chapters which focus on queries about the environment, activism, politics and the law. It starts with questions on space and materialities. This preliminary reflection on the specificities of “environments” emerged through fieldwork. I explain that the latter are made explicit in the course of disputes, and not given beforehand. I introduce the 6 lawsuits on which my research was founded, evoking the very conditions of their emergence. Then the dissertation deals with the fly-fishermen’s hobby and their attachment to specific rivers and fish. I show how certain streams contributed to the production of impassioned witnesses. So, I argue that ANPER-TOS fishermen used their skills to denounce pollution. The dissertation continues with the presentation of the legal tools that been conceded by the State to French environmental organisations since the 1970s. I address more precisely the problem of nuisance management. I provide a list of all the mediations that are necessary for the mobilisation of law, as well as showing its relative impotence. However, I also describe the changes generated by the joining of ANPER-TOS by several legal professionals. The dissertation demonstrates, through the examination of the 6 lawsuits or affairs mentioned previously, that contentious action is a way to actualise and amend the law. It ends with a reflection on the transformations of activism, and the co-construction of environmental issues and their “publics”. I insist in showing that pollution can be regulated provided there are vigilance networks composed of humans and non-humans. I conclude by arguing for the need to reassess the environmental “cause” and to inquire about the singularities of cases which, as they accumulate, produce a casuistic series where scales and interest mix. |
||
![]() |
HENRIQUES L., 2006, «The dynamics of a national system of innovation and the ole of the non-profit space: Portugal as a Research Laboratory» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Le Portugal a démontré être un bon laboratoire d’recherche pour l’étude des dynamiques d’un système d’innovation, ayant subi de profonds changements politiques et structurels au long des trente dernières années du XXème siècle. Aussi parce que son système d’innovation a acquis une configuration différente de celle des autres pays de la cohésion de l’Union Européenne, quoiqu’ils se soient ressemblés dans les années soixante du dernier siècle.
Cette thèse a adopté une combinaison de trois écoles de pensée : l’évolutionniste, la nouvelle sociologie de la science et la neo-institutionaliste.
Deux moments de cristallisation ont étés trouvés dans le procès de construction du système d’innovation, chacun correspondant à des moments d’irréversibilité dans leur configuration. Le premier moment correspond à la réforme des universités en 1970, qui a conduit à l’expansion des «embryons » en germination dans la configuration antérieure, centrée sur les laboratoires nationaux, qui ont défini une nouvelle configuration pour le modèle maintenant centré sur la recherche universitaire. Le deuxième moment a correspondu à la période d’adhésion à la CEE, avec la stabilisation des procès et des structures de la politique publique pour la S&TI.
L’expansion du système s’est basée sur des projets de structure, dans le format d’organisations privées sans but lucratifs qui ont construit un espace de médiation entre les compétences et les ressources des acteurs traditionnels. Une typologie pour ces organisations à été proposé.
Portugal is a good research laboratory for the study of dynamics of a system of innovation, because of major political and structural changes faced in the last thirty years of the 20th century. Besides, the Portuguese system has taken a specific configuration of its system of innovation, when compared with other EU cohesion countries, although having similar characteristics and level of development in the 1960s.
A mix of three theoretical approaches was drawn on for this research: the evolutionary economics, the new sociology of sciences and the neo-institutionalist schools.
Two moments of crystallization in the process of building the Portuguese system of innovation were found, which corresponded to processes of irreversibilisation of the model. The first moment was the reform of the universities in the 1970s, which led to the expansion of the “seeds” of the previous configuration, centred upon public laboratories, and generated a new one centred on academic research and non-profit organizations. The second moment was the period after the accession to the European Communities with the stabilization of the policy-making processes and structures. |
||
![]() |
THIÉRY O., 2005, «"Collecter", ou la réalisation du métro dans la relation:inventaire des véhicules de fabrication d’existence d’un équipement urbain» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Cette thèse est d’abord un travail d’anthropologie urbaine et des organisations. Anthropologie urbaine tout d’abord, parce qu’elle décrit une partie du visage du métro de Paris contemporain et que le métro est l’un des équipements collectifs importants au sein d’une grande métropole. De façon plus thématique, la thèse aborde des aspects aussi variés que la nature des systèmes d’information-voyageurs, le fonctionnement technique du système de transport, et tout ce qui touche aux espaces de station et à leurs équipements. La plupart des données ont été prélevées à partir de l’exemple de la ligne 14 de la RATP, ouverte au public en 1998,. Mais la thèse ne se contente pas de décrire ce « nouveau métro », avec son mode de transport, ses stations et ses systèmes d’informationspécifiques. Elle est aussi une thèse d’anthropologie des
organisations en tant que celles-ci sont « en action », c’est-à-dire que partout la thèse cherche à décrire comment et par quels « autres » le métro décrit est produit, fabriqué, qu’il s’agisse de le créer dans les innovations ou les petites améliorations, de le faire marcher une fois qu’il est établi, de le maintenir en prévenant les pannes ou en réparant celles qui sont survenues. Ce qui est décrit dans cette thèse, ce sont ce que l’on a appelé des « véhicules de fabrication d’existence », ce que la sociologie de l’innovation avait jadis appelé des « actants », et dont on a essayé de faire un inventaire en en soulignant la très grande diversité : il peut s’agir d’écrits, d’écrans, de logiciels, d’instruments, de réunions où l’on discute, de travail d’équipe et de compétences professionnelles, d’application de règles autant que de petits ajustements.
Ce genre de description, qui vise autant à faire un diagnostic sur la figure contemporaine du métro qu’à dresser la carte des actants qui le font exister, n’est cependant pas « gratuite » : elle est indissociable d’un argument philosophique, plus précisément « ontique » (i.e relatif à la nature de l’étant), inspiré par des auteurs tels que Tarde ou Latour, qui affirme, contre les pensées substantialistes, la primauté de la relation et de
l’association sur ses pôles. Ce qui existe, c’est le mouvement, c’est l’intensité, ce sont des organismes à l’existence relative, dont l’existence et la permanence ne sont jamais assurées – et qui, en ce sens, sont donc toujours « nouveaux ». |
||
![]() |
LINHARDT D., 2004, «La force de l’Etat en démocratie. La RFA face à la guérilla urbaine (1967-1982)» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Le terrorisme - de nombreux exemples récents tendent malheureusement à le prouver - est une modalité de l'action politique violente qui est vouée, plutôt qu'au reflux, à la recrudescence. Combattre ce fléau nécessite de le compren-dre. C'est une contribution à cette tâche que cette thèse propose. Il s'agissait en particulier de qualifier précisément l'épreuve que le terrorisme constitue pour les États et les sociétés qui le subissent.
La méthode choisie a consisté en un recours à l'histoire. Au contraire d'un travail sur des événements récents qui sont malaisés à manier lorsque est requis un minimum de froideur analytique et un accès à des données sûres, la distance historique donne la possibilité d'étudier des conflits qui peuvent être considérés comme " éteints " et s'offrent, de fait, à travers des archives qui les documentent dûment, à l'étude rétrospective. Il a été considéré heuristiquement intéressant de produire l'étude détaillée d'une épreuve singulière. Cette épreuve est celle de l'État ouest-allemand confronté au terrorisme d'extrême-gauche au cours des années soixante-dix. Cette épreuve est une sorte de cas d'école
et a permis d'extraire un modèle analytique du terrorisme qui est destiné à être généralisé et enrichi par sa confrontation à d'autres situations, y compris les plus actuelles. |
||
![]() |
RÈMONDET M., 2004, «Le laboratoire de thérapie génique à l’épreuve de la clinique : sociologie d’une expérimentation biomédicale» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Le laboratoire de thérapie génique à l'épreuve de la clinique : sociologie d'une expérimentation biomédicale Ce travail de sociologie suit la mise en place de protocoles de thérapie génique, depuis la paillasse de laboratoires confinés jusqu’au traitement des patients, depuis les expériences réalisées sur des modèles animaux jusqu’aux réglementations qui encadrent la pratique clinique. Se fondant notamment sur une enquête de terrain ethnographique, il soumet à l’analyse les dimensions épistémologiques et sociologiques de ces recherches, et pointe notamment la manière dont les thérapies géniques reconfigurent quelques-unes des catégories habituellement utilisées pour décrire la mise au point, la «carrière» et les enjeux d’une thérapeutique innovante. Ainsi, cette thèse montre comment les thérapies géniques cliniques se sont constituées comme une forme spécifique de pratique de l’expérimentation sur l’homme - s’éloignant notamment des modalités des essais classiques de médicaments- et questionne les dimensions sociales, organisationnelles, juridiques et éthiques de cette pratique.
The gene therapy laboratory facing the clinic : sociology of a biomedical experimentation. This sociological work follows the realization of gene therapy protocols, from confined laboratories to patients treatment, from experiments realized on animal models to the laws framing clinical practices. Based on an ethnographic fieldwork, it analyzes the epistemic and sociological dimensions of researchs conducted in the field of gene therapy, emphasizing the way those researchs challenge the categories usually used to describe the creation of innovative therapeutic products. This work demonstrates how clinical gene therapies have been constituted as a specific form of clinical experiments – differing notably from the clinical trials usually set up to test and evaluate drugs - and questions the social, organisational, juridic and ethical dimensions of such |
||
![]() |
CHAMPENOIS-ROUSSEAU B., 2003, «Ethique et moralité ordinaire dans la pratique du diagnostic prénatal» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Peut-on continuer à penser les problèmes éthiques posés par les nouvelles techniques médicales sans interroger la médiation technique ? Cette thèse propose une approche nouvelle des dilemmes posés par la pratique ordinaire du diagnostic prénatal en analysant en profondeur les rencontres médecins femmes enceintes autour des techniques de diagnostic prénatal et notamment au sein de consultations d’échographie. Elle conjugue une approche interactionniste inspirée de la sociologie d’Erving Goffman, et une approche de sociologie des sciences et techniques pour montrer à quel point les petits alignements faits dans les rencontres ordinaires du suivi prénatal vont façonner le sens donné aux situations par les futurs parents. Les dilemmes éthiques couramment attribués à la pratique du diagnostic prénatal prennent naissance dans les situations ordinaires minutieusement décrites dans la thèse.
Is it still possible to analyse prenatal diagnosis related ethical dilems in terms which do not interrogate the nature of technical mediation ? The dissertation argues that there is much to learn by studying cautiously pregnant women-physicians encounters in the planned medical prenatal care. It dwells on the data gathered during several months of anthropological observations in two obstetrical clinics in the Paris Region. The attention for the observations was mostly centered on ultrasound scanning consultations. The author combines Erving Goffman’s interactionism with a science studies approach to show the imperceptible alignments set up during the ordinary consultations. These alignments will greatly influence the meaning given by parents-to-be and health care actors to what is at stake in the particular pregnancy and will inform as well the perception of ethical dilems. |
||
![]() |
DRATWA J., 2003, «Taking Risks withe the precautionnary principle» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. De plus en plus, ces dernières années, le principe de précaution est apparu au cœur de nombreuses controverses aux plans nationaux, Européen, et ‘global’. Les exemples comprennent les interminables affaires de bœuf, à savoir hormones et ESB (encéphalopathie spongiforme bovine, ou maladie de la vache folle), la question des produits chimiques tels que les plastifiants et les perturbateurs endocriniens, et les contentions quant au changement climatique et quant aux organismes génétiquement modifiés. Or quel est l’apport du principe de précaution dans les débats sur la science, la prise de décision et la régulation du risque ? Quels sont les enjeux liés à la définition, au cadrage et à l’action du principe de précaution ? Et quelles sont les innovations politiques qui sont ainsi suscitées ? Divers acteurs, diverses parties, se rapportent au principe de précaution avec diverses conceptions, exigences, et aspirations. L’une des façons de comprendre cette multiplicité de sens consiste à examiner la composition du principe de précaution dans les sites et situations où elle a lieu. C’est ce que je fais dans cette enquête, m’engageant dans la composition du principe de précaution sur le terrain des institutions de l’Union Européenne avec la Communication sur le principe de précaution de la Commission Européenne. |
||
![]() |
LÉPINAY V., 2003, «Les formules du Marché. Ethno-économie d’une innovation financière : les produits à Capital Garanti» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. A partir d’un terrain mené dans une grande banque d’investissement française, cette thèse étudie la mise en marché d’une nouvelle classe de produits financiers – les produits à capital garanti – en suivant, des salles de classes aux salles de marché, les formules qui font ces produits.
Ce sont ces formules qui sont les fils conducteurs de cette ethno-économie : elles donnent accès aux techniques pédagogiques déployées pour saisir leurs spécificités, elles font entrer dans les techniques de vente propres à ces produits et elles éclairent les difficultés rencontrées par une organisation marchande tiraillée entre différents impératifs. Le succès de ces produits financiers exposent le capital de la banque à la prédation des autres grandes banques. Par son approche ethnographique, cette étude contribue à la nouvelle anthropologie de l’économie mais elle éclaire aussi la question des rapports entre le capital financier et le capital industriel.
Using a fieldwork in a french investment bank, this research studies the way to the market of a new class of financial products – the capital garantee product – by following the formulas that make the products, from the classroom to the trading room.
The formulas pave the way to this ethno economy : they give access to the pedagogical techniques used to grasp their specificity, they open up the realm of the sale techniques necessary to circulate these products and they highlight the difficulties met by an organisation under the pressure of different imperatives. The success of the capital garantee products threaten the capital of the bank. Through its ethnographic approach, this study belongs to the new anthropology of the economy but it also highlights the question of the relationship between finance capital and industrial capital. |
||
![]() |
MARTIN S., 2003, «Peut-on utiliser la sociologie de la traduction pour la gestion de l’innovation ?» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. | ||
![]() |
MUNIESA F., 2003, «Des marchés comme algorithmes : sociologie de la cotation éléctronique à la Bourse de Paris» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Cette thèse examine la question du caractère mécanique des marchés à travers une analyse sociologique de l’informatisation de la cotation à la Bourse de Paris. Elle montre que la " mise en algorithme " de ce marché concret demande des formes complexes et variées d’explicitation du mécanisme marchand (qui vont au-delà des visions élémentaires qu’en donnent souvent les sciences sociales), qu’elle requiert tout un travail d’ingénierie aussi bien technique que sociale (un marché automatisé n’en reste pas moins social), et qu’elle engage des controverses sur la justesse de la détermination des prix (en raison notamment des effets qu’une certaine configuration algorithmique peut avoir dans la représentation collective de la valeur).
This thesis examines the notion of "market mechanism" through a sociological analysis of electronic trading at Paris Bourse. The thesis shows that the automation of this concrete market calls for complex and varied forms of elucidation of market mechanisms (as opposed to rather simplistic views often developed in the social sciences), that it requires a whole program of both social and technical engineering (an automated marked is still a social space), and that it generates controversies on the accuracy of price discovery (because of the effects a particular algorithmic configuration can have on the collective representation of value). |
||
![]() |
MURET A., 2003, «La Qualité en recherche : la construction d’une norme française - décembre 2003» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. En octobre 2001, l’Association française pour la normalisation publie un fascicule de documentation intitulé : " Démarche qualité en recherche - Principes généraux et recommandations ". Jusqu'à présent, les démarches Qualité au sens de celles promues par les organismes de normalisation et encadrées par des normes avaient été mises en oeuvre dans les entreprises à caractère industriel ou de service. Dans cette thèse, nous avons étudié les processus par lesquels la question de la Qualité a été introduite dans le domaine de la recherche française et nous avons tenté de savoir pourquoi les institutions politiques ont été amenées à compléter, par une norme de management, les dispositifs de régulation mis en place par la communauté scientifique elle-même. Ces interrogations ont semblé d’autant plus pertinentes que cette communauté s'est précisément structurée historiquement autour de " normes " explicites ou implicites supposées régir ses pratiques. |
||
![]() |
MELARD F., 2001, «L’autorité des instruments dans la production du lien social» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Comment placer au centre de l’analyse sociologique des pratiques sociales de coordination reposant sur un usage intensif d’objets techniques ?
Cette question d’ordre générale a reçu une traduction empirique au travers de la problématique offerte par l’industrie sucrière et ses " laboratoires de campagnes "...
En effet, je me suis attelé à la tâche d’observer et de décrire la place et le fonctionnement de lieux et d’instruments de mesure où se concentrent de nombreux intérêts (sociaux, politiques, techniques et financiers) entre les fabricants de sucre et les agriculteurs chargés de cultiver la betterave sucrière. Les laboratoires de réception et d’analyses contradictoires des betteraves m’ont servi de milieux d’études afin de ré-interroger la pertinence des outils et méthodes de recherche, mais aussi celle des cadres théoriques et conceptuels nécessaires à la compréhension de notre rapport à la nature. Les résultats de cette recherche ont contribué à faire éclater cette notion vague et monolithique de Nature au profit de la mise en évidence de liens circonstanciés avec ce qui se présente tantôt comme une matière première, tantôt comme un produit fini. La betterave est loin d’être une entité autonome et stable. La perspective historique à permis, en effet, de mettre en évidence sa carrière : selon les dispositifs techniques et réglementaires de mesure de la quantité et de la qualité de son sucre, sa présence ne va cesser de se modifier en même temps que les acteurs industriels et agricoles qui l’entourent. En renouvelant la manière de questionner la betterave par la modification successive du protocole physico-chimique de la mesure de ses sucres, on renouvelle à chaque fois ce qu’est la betterave sucrière pour les différents protagonistes et, en conséquence, la manière dont ces derniers interagissent à la fois dans l’enceinte des laboratoires et à distance lors des relations contractuelles et réglementaires avec les milliers d’agriculteurs belges.
Afin d’éviter de tomber dans trop vite dans la simplicité trompeuse et réductrice des rapports d’intérêts conflictuels entre fabricants et planteurs, la mise en perspective de la variabilité et de la contingence des moyens de mesure m’ont permis de questionner à la fois l’identité de la betterave (c’est-à-dire ce que l’on retient d’elle lorsque l’on veut la définir ou parler en son nom) et celle de ces fabricants et planteurs (et des agents de l’Etat) lorsqu’ils ont a négocier la pertinence de leurs actions.
C’est dans cette perspective que la thèse défendue consiste à mettre en évidence l’existence de véritables échanges de propriétés entre d’une part les protagonistes humains de l’interprofession sucrière et, d’autre part, celui — non-humain — qu’est la betterave sucrière. L’argument repose sur la description minutieuse des mises en équivalence entre d’une part des éléments constitutifs de la betterave et leurs récalcitrances (les différents sucres qui composent la réalité chimique de la racine et leurs comportements (quelques-fois inattendus) selon les modes opératoires de la mesure préconisés : caractéristiques polarisantes, réactions variables selon la présence d’autres substances chimiques, etc.) et, d’autre part, les intérêts communs et opposés des fabricants et des planteurs en relation avec les contingences du fonctionnement de l’analyse polarimétrique dans l’évaluation technique et financière de la betterave.
La démarche de recherche fut double : elle est, d’une part, de nature historique avec la description fine de l’entrée progressive du polarimètre optique dans les laboratoires industriels belges de sucrerie à partir de la fin du 19ème siècle et, d’autre part, de nature ethnographique avec la description, cette fois au contemporain, de la logique du fonctionnement " contradictoire " d’un laboratoire de réception.
Dans ce dernier cas de figure, la méthode utilisée consiste à suivre à la trace les opérateurs d’un laboratoire d’analyse des échantillons de betterave pendant l’espace de deux campagnes. Les données (essentiellement) ethnographiques, et donc obtenue de première main, fournissent la base sur laquelle le travail sociologique est réalisé. |
||
![]() |
WINANCE M., 2001, «Thèse et prothèse. Le processus d’habilitation» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » Comment vivre ensemble ? Comment intégrer les personnes handicapées à la cité ? Comment les faire participer à la vie sociale ?
Dans la littérature politique, sociologique ou anthropologique, l'intégration de la personne handicapée est soumise à la reconnaissance de sa différence, différence parfois considérée comme radicale. Mais cette position politique engendre une asymétrie fondamentale entre les valides et les personnes handicapées puisque l'intégration de certains " handicapés " dépend de la grandeur d'âme des autres " valides ". En outre cette insertion suppose la reconnaissance d'une différence radicale, voire absolue; mais comment nouer des liens avec celui qui est défini par l'absence de lien ? Elle suppose la reconnaissance d'une différence qui rappelle à tout un chacun sa finitude, sa précarité, son inachèvement; mais comment ne pas chercher à effacer cette différence devenue intolérable ? Plaider pour l'amour d'une différence absolue (qui, en outre, a un goût amer) revient à poser dès le départ l'impossibilité de cet amour.
L'Association Française contre les Myopathies (AFM) a été confrontée à ce dilemme. En analysant la manière dont cette association est arrivée à construire sa politique du handicap, la réflexion que je déploie reformule la question de la vie commune. La différence et la spécificité de la personne handicapée ne sont pas le point de départ de l'analyse, mais elles sont ce qui est à expliquer. Plutôt que de chercher à faire reconnaître certains, différents, par tous, mêmes, la thèse tente de déployer ce que j'appelle le processus d'habilitation. Elle cherche à décrire l'ensemble du travail et des équipements nécessaires à la fabrication d'une personne habile et habilitée, travail tel qu'il est réalisé par l'AFM. J'analyse l'émergence de cette personne en me focalisant sur trois dispositifs: le dispositif technique, le dispositif discursif et le dispositif institutionnel. A travers un long travail d'ajustement, ces trois dispositifs deviennent des prothèses pour la personne, c'est-à-dire ce qui lui permet de vivre et d'agir dans une société transformée. Car la description du processus d'habilitation de la personne est aussi la description de la construction du collectif concerné. Poser la question " Comment vivre ensemble " suppose de s'interroger sur la constitution de cet " ensemble " qui n’est pas défini a priori.
Enfin, décrire l'émergence de la personne et du collectif sans retomber dans le dilemme de " la reconnaissance de l'autre par un valide " suppose, pour l'auteur, de mettre en jeu sa propre position, de valide, et de poser la question de son habilitation: comment doit-il s'équiper pour être autorisé à parler et à agir dans le champ du handicap?
Ainsi, l'ensemble du texte déploie simultanément un triple parcours: celui de la personne, celui du collectif (de l'AFM) et celui de l'auteur. Quant au lecteur, je l'invite également à un parcours, mais un parcours d'un autre type: un parcours émotionnel. Je ne cherche bien sûr pas à apitoyer mon lecteur (à susciter en lui une fausse sympathie). L'émotion est, pour moi, ce qui fait bouger, ce qui mobilise, ce qui transforme le rapport au monde. Mon objectif est de faire bouger mon lecteur, car dans le domaine du handicap, il est inutile de chercher à le convaincre.
La réflexion que je déploie, bien que centrée sur un thème spécifique, participe à la réflexion générale sur l'émergence de nouvelles identités sociales et sur la formation de nouveaux collectifs, ainsi qu'au débat sur l'engagement du sociologue dans la cité. L'aspect politique est une dimension importante; ma question est de comprendre comment la description et l'analyse réalisées à partir d'un terrain particulier, peuvent rendre possible une transformation de la situation des acteurs. |
||
![]() |
YANEVA A., 2001, «"L’affluence" des objets. Pragmatique comparée de l’art contemporain et de l’artisanat d’art» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. La thèse explore l’esthétique comme un état instable d’objets en émergence, afin de sortir de la tradition subjectivante d’un côté, et des discours sur le beau et les propriétés intrinsèques de l’objet de l’autre. Elle se fonde sur une observation détaillée, " moléculaire ", des processus de fabrication en art contemporain et en artisanat d’art, et compare les modes de présence, de résistance, d’action et de circulation des objets dans ces deux univers. La sociologie de l’art est invitée à emprunter ses méthodes à l’anthropologie des techniques : explorer l’émergence simultanée des objets et de leurs mondes sociaux, et les suivre jusqu’aux réseaux d’exposition et de vente. Art contemporain et artisanat fournissent dans cette optique des terrains privilégiés pour mener une recherche sur les façons spécifiques qu’ont les objets de s’ouvrir et de se clore, de se multiplier et de se raréfier.
Fondée sur une enquête ethnographique détaillée menée au Musée d’art moderne de la ville de Paris et dans de nombreux ateliers artisanaux de verriers à Biot, la thèse permet d’obtenir un " grain " particulièrement fin pour une description des actes d’invention, à la fois en art et en artisanat. Grain fin et frêle, comme le sont les petits ajustements dans l’installation artistique ou comme la stabilisation hésitante des molécules dans le four artisanal. La méthode a consisté à interroger les fabricants (artistes et artisans) en situation et en même temps à les observer travailler sur les objets, à suivre la production simultanée des discours et des actions non discursives, telles que les exclamations et les saisies, les prises et les gestes. L’observation suit les phénomènes étudiés et se déploie avec le même rythme. L’analyse est lente et continuelle, explorant et amplifiant en même temps la complexité de la fabrication. Tâchant de décrire celle-ci, la thèse a adopté la forme d’une " monographie narrative " de deux régimes de fabrication artistique des objets.
En exposant ces modalités et ces transformations, la thèse contribue à l’extraction d’une " grammaire objective " de l’esthétique, ce qui lui permet d’aborder sous un angle nouveau la question de la transformation d’objets ordinaires en œuvres d’art. Cette question récemment reprise par le débat sur l’art contemporain a souvent été traitée par l’histoire de l’art et l’esthétique, parce qu’elle remet en cause de façon spectaculaire la définition de l’œuvre d’art. Mais son traitement manque de fondement anthropologique ; inspirées de la philosophie analytique, les théories institutionnelles expliquent la promotion d’objets ordinaires en œuvres d’art non comme une transformation mais par une logique de désignation et d’attribution. Dans cette perspective, les éléments importants sont le geste de l’artiste qui signe et baptise l’objet " œuvre d’art ", l’institution artistique qui l’accueille, le public qui l’apprécie, et plus généralement le " monde de l’art " dont, selon les périodes, la configuration historique rend acceptables ou non diverses théories de ce qu’est l’art.
La thèse propose au contraire une analyse objective de la mise en esthétique, qui contraste avec ces théories de l’attribution. En suivant des opérations microscopiques d’installation artistique et de fabrication artisanale, la thèse constate qu’il ne s’agit pas d’un acte instantané de transformation artistique. Les objets existent en état continuel de devenir artistique ; leur statut ontologique ne peut être radicalement changé par le " double clic " d’un acte créateur unique qui en opérerait instantanément une promotion remarquable. Pour décrire ce processus lent de transformation artistique, le suivi quotidien des pratiques est indispensable, qui permettent aux objets de différer et de se produire constamment comme matériellement discernables. Le suivi des mutations des objets à travers la dynamique de transformations des matières, les états de risque, les échecs du geste technique, l’implication du corps, l’empilement du temps, l’organisation de l’espace, les nombreux ajustements et les actes d’évaluation, permet seul d’expliquer comment l’esthétique vient aux objets, comment, co-existant avec d’autres régimes d’émergence, s’insinue en eux un " coefficient d’esthétique ".
Au lieu de construire ou reprendre les typologies rigides des catégories bien établies en sociologie de l’art — public, jugement et valeur esthétique, institution, statut d’œuvre d’art — la thèse suit des répertoires de pratiques hybrides et propose une analyse minutieuse du magma de la fabrication artistique et artisanale. Pour le décrire, le vocabulaire conceptuel s’y adapte et réinvente. L’" affluence " désigne un phénomène particulier de présence des objets, elle se réfère en même temps à l’abondance et à la stabilisation des agents intervenant au processus de fabrication. Une comparaison des régimes artistiques et artisanaux vise à déployer les situations où les différences des objets sont en jeu. L’" art " et l’" artisanat d’art " sont redéfinis comme deux façons de traiter le phénomène de l’" affluence ", comme deux états différents de la matière. La dynamique des objets recrute une gamme de sujets variables et les transforme en " créateurs ". La thèse présente aussi le public en situation de saisie et d’action autour des œuvres d’art. Elle suit la logique pragmatique de leurs petites actions dispersées autour des œuvres au lieu de les qualifier rapidement, dans la perspective d’une approche critique, dénonçant ou confirmant leur possible statut d’œuvre d’art. Ainsi, un " proto-public " émerge, composé d’acteurs saisis et provoqués par les transformations des objets-en-action.
La thèse s’inscrit par là dans une tradition française de philosophie de l’œuvre et de la technique, celle des Souriau, Simondon, Leroi-Gourhan, qui n’accorde aucun intérêt à la subjectivité comme telle mais s’attache exclusivement aux modes d’êtres des objets — la subjectivité étant en quelque sorte donnée par surcroît, comme un certain mode d’attachement. C’est une approche qui évite l’esthétique tout en la frôlant constamment et en lui donnant un contenu plus précis : l’esthétique n’est pas une catégorie des sujets, un jugement d’attribution jeté sur des objets, mais un mode de pullulement des objets en situation d’agitation collective. |
||
![]() |
BARTHE Y., 2000, «La mise en politique des déchets nucléaires. L’action publique aux prises avec les irréversibilités techniques» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. L’analyse des relations entre science et politique conduit le plus souvent à s’interroger sur l’influence exercée par les connaissances scientifiques sur les décisions politiques, notamment à travers le rôle de l’expertise. Dans cette thèse, j’ai cherché à inverser ce type de questionnement : à partir du cas de la gestion des déchets nucléaires en France, je me suis interrogé sur le processus par lequel des instances politiques pouvaient être amenées à se saisir de problèmes en apparence technique, à mettre en discussion des choix pourtant considérés comme irréversibles, et à renouveller le traitement de ce type d’enjeux. La thèse retrace ainsi la trajectoire du problème des déchets nucléaires, ses différentes formulations, ses inscriptions successives sur l’agenda des pouvoirs publics et, enfin, le processus de " mise en politique " de la question à la fin des années quatre-vingt, suite notamment aux controverses suscitées par la mise en œuvre d’une solution technique qui se présente alors sous les dehors d’une " nécessité " incontournable : l’enfouissement des déchets les plus dangereux dans des couches géologiques profondes. Cette " mise en politique " se traduit par l’intervention d’acteurs auparavant tenus à l’écart des choix dans ce domaine, les parlementaires et les élus locaux notamment, par l’ouverture corrélative d’un débat public sur le sujet, et enfin par le vote d’une loi en 1991 qui redéfinit la politique suivie jusque-là : la décision définitive est reportée à une date ultérieure au profit d’une double expérimentation : expérimentation scientifique d’abord, qui s’articule sur de nouvelles voies de recherche, expérimentation politique ensuite, qui s’appuie sur la mise en place d’une démarche procédurale. On s’attache aux effets produits par cette reformulation et cette " mise en politique " du problème, et notamment à la dynamique socio-cognitive incontrôlable enclenchée par la loi de 1991 : cette dynamique se traduit par l’intervention des " profanes " qui, à la faveur des procédures d’information et de concertation, pénètrent au cœur des débats relatifs aux orientations de recherche suivies dans ce secteur. Mais elle se traduit surtout sur le plan technique par une revitalisation de la recherche, par la mobilisation d’une communauté scientifique plus large, ce qui aboutit à l’ouverture des choix possibles et des scénarios envisageables pour traiter ou stocker les déchets nucléaires.
Analysis of the relation between science and politics often leads to questioning the very influence of scientific knowledge over political decisions, especially through the role of expertise. However, the development of controversies finding their source in technological development, has led to this type of questioning being discouraged. Using the case of nuclear waste management in France, this piece of work analyses the process by which political authorities are driven to seize on problems, presumed technical, to discuss choices which experts would otherwise consider irreversible, and to review the way in which such issues are usually handled.
The thesis recalls the trajectory of the nuclear waste problem, i.e. its different expressions and its successive appearance on the political agenda of public institutions. Its focuses on the process of “the political placing” of the issue at the end of the 80’s, following the conflicts generated by the implementation of technical solutions which were at the time presented as inevitable necessities, such as how the deep burial of the most dangerous waste qualified as long-term high-importance activity.
This “political placing” or definition corresponds with the intervention of news actors which were, until now, kept apart from the decision-making process, in particular MPs and other locally elected representatives. It started with the opening of a political debate over the issue and evolved into the voting of a new law in 1991, which redefined related policies.
The final decision was postponed to a later date for the benefit of a double experiment: a first scientific experiment to be articulated along new research lines, and also a political experiment, which was supported by the definition of procedural methods.
The thesis will concentrate on the effects produced by this reformulation and this political definition of the problem, especially the uncontrollable socio-cognitive dynamics induced by the 1991 law. This dynamic allowed the intervention of lay people who thanks to the information and dialogue procedures could participate in the debates over research policies in the nuclear area. Though, because of the mobilisation of the wide scientific community, it corresponds to the revitalisation of research itself on a technical level. This opened the way for new possible choices and scenarios to manage, treat or store nuclear waste. |
||
![]() |
DIDIER E., 2000, «De l’échantillon à la population sociologie de la généralisation par sondage aux Etats-Unis avant la seconde guerre mondiale» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. | ||
![]() |
GOMART E., 1999, «Surprised by Methadone» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. | ||
![]() |
BARBIER R., 1996, «Une Société au rendez-vous de ses déchets. L’internationalisation des déchets comme figure de la dynamique du collectif» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. En parallèle avec une évolution importante du dispositif législatif et règlementaire, on assiste depuis le début des années 1990 à la multiplication des opérations de collecte sélective des déchets ménagers. Destinées à extraire certaines catégories précises de déchets - notamment les déchets d'emballages - et à leur construire de nouvelles carrières sociales Ces collectes imposent un véritable apprentissage collectif à tous ceux qui, usagers, techniciens, professionnels... doivent désormais réapprendre à vivre avec ces choses-là. Rompant avec les approches traditionnelles centrées sur la dénonciation du gaspillage ou sur l'étude critique de la société de consommation, notre démarche mobilise au contraire la douzaine d'opérations innovantes étudiées pour saisir sur le vif comment les collectifs se recomposent et s'ajustent à des formes nouvelles de présence et de circulation des choses. On montre ainsi comment les déchets ont du être nommés, mais aussi qualifiés, mesurés et insérés dans des classes d'équivalence nouvelles afin de pouvoir circuler dans ces institutions économiques originales que sont les collectes sélectives. Celles-ci recomposent l'identité et les qualités des acteurs qu'elles mettent en rapport, qu'il s'agisse de l'usager devenant producteur-trieur de déchets ou de l'industriel inventant de nouvelles modalités de prise en charge de ses usagers-clients ou de coopération avec ses partenaires. Enfin, après avoir montré l'insuffisance de l'étiologie classique du phénomène nimby, on montre que les conflits liés à l'implantation des centres de traitement sont les lieux ou s'inventent les médiations constitutives d'un espace public et les formes d'une citoyenneté étendus à la prise en charge des choses. Dans une perspective plus globale, cette histoire récente de la gestion des déchets est interpretée comme relevant d'un phénomène anthropologique général d'internalisation des choses, dont les processus de patrimonialisation fournissent par exemple une autre illustration. |
||
![]() |
DUBUISSON S., 1996, «Codification et prestation dans les activités économiques. Analyse de deux modalités de coordination» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. La thèse aborde la question de la coordination économique. La théorie de Bandard definit la notion comme une mise en équilibre de deux espaces autonomes, l'offre et la demande régules par des principes independamment lié à la coordination. L'hypothèse de travail consiste à considérer que l'offre et la demande ne préexistent pas à la coordination. Au contraire c’est elle qui les élabore et les met en relation selon des modalités spécifiques à la coordination sur la base d'un travail ethnographique jeux-activites. Une activite de service et la conception d'objets nouveaux ont été etudiées. Deux modes de coordination, à l'oeuvre dans l’une d'elles, ont été identifiés. Le premier, appelé codification, correspond à l'inscription de dispositions concernant l'offre et la demande. Dans des dispositifs durables et objectivés. Le second, appelé prestation, se réalise plutôt dans le cadre d'ajustements locaux et expérimentations supposant un engagement des acteurs. Le travail suggère que l'analyse de l’organisation de la firme fournit une lecture de la facon dont une firme construit son environnement et son marché. | |
||
![]() |
JACQ F., 1996, «Pratiques scientifiques, formes d’organisation et représentations politiques de la science dans la France de l’après-guerre» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. La thèse est consacrée au développement scientifique et technique francais après la seconde guerre mondiale. Elle montre, à partir d'une série de monographies, comment s'opéra une véritable reconstruction du tissu scientifique pour s'adapter au nouvel environnement scientifique mondial. Quatre cas sont passés en revue: le laboratoire de physico-chimie de la compagnie de télégraphie sans fil (CSF), le Centre de Recherches sur les Macromolécules de Strasbourg, la mise en place du Commissariat à l'Energie Atomique, enfin les services techniques militaires. Chaque étude met en évidence une logique de fonctionnement différente du monde scientifique qui allie pratiques scientifiques, formes d'organisation et conceptions politiques de la science : industriels porteurs de projets technologiques avancés, entrepreneurs scientifiques, grands programmes, services techniques militaires. Ces options se situent en concurrence et constituent les diverses facettes d'un besoin exprimé, à partir de la fin des années quarante, d'une politique de la science. La thèse montre comment cette notion fut peu a peu élaborée et enrichie parl'apport de ces quatre logiques qui proposaient chacune une solution au problème de l'organisation de la scienceet de sa pratique, propositions relayées par un groupe de partisans d'une organisation nationale de la science. La description débouche sur une double grille de lecture : une typologie du milieu francais permettant une compréhension plus fine des choix effectués et une chronologie inédite de la reconstruction scientifique mettant en lumière les ressorts du processus d'évolution. Pour caractériser le rôle de la politique de la science, la notion d'énoncé collectif est introduite. Elle suggère comment s'opéra la mobilisation des milieux scientifiques, industriels, militaires ou politiques, débouchant sur les profondes réformes de la Ve République, et souligne la part d'innovation collective dans cette adaptation de la France aux réalités scientifiques de l'après-guerre à rebours des theèes usuelles de l'historiographie. |
||
![]() |
MALLARD A., 1996, «Les instruments dans la coordination de l’action. Pratiques techniques, métrologie, instrument scientifique» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Les instruments sous toutes leur forme (instruments de mesure, dispositifs optiques, outils techniques usuels ...) Participent à la définition et à la coordination des pratiques. L'objet de la thèse est de mettre en relation trois aspects associés à la coordination par les instruments: les pratiques d'utilisation, les formes d'action qui y sont associées et les réseaux technico-économiques dans lesquels ils circulent. L'interrogation se situe au croisement de plusieurs disciplines des sciences sociales : sociologie des sciences, sciences cognitives, pragmatique des régimes d'ajustement, psychologie, ethnologie des techniques, sociologie de l'innovation. La première partie de la thèse étudie différentes modaliteé de la coordination correspondant à des instruments de forme différente. Elle s'appuie sur une étude realisée dans le secteur de la réparation automobile, qui articule deux enquêtes complémentaires : une ethnographie des pratiques techniques au garage met en évidence les diverses formes de compétence impliquées dans l'utilisation des instruments (perception, rôle du corps dans l'action, cognition, compétences sociales, savoir-faire ...). Une analyse des réseaux industriels de la réparation automobile montre que les instruments participent à la coordination technico-économique dans ces réseaux. La seconde partie est consacrée à l'étude des instruments de mesure. Elle montre que la métrologie constitue une modalité de coordination des pratiques d'évaluation etde contrôle. Deux terrains empiriques sont examinés : l'analyse extensive des dispositifs de métrologie légale et de normalisation d'un instrument de mesure de la pollution automobile ; le suivi d'un instrument scientifique de mesure de la pollution atmosphérique, depuis sa conception dans un centre de recherchejusqu'a ses applications pratiques chez l'utilisateur final. Ce dernier cas comporte l'analyse des processus suivant : pratiques de construction et de mise au point, évaluation de prototype en laboratoire de métrologie, construction d'un réseau commercial permettant de diffuser l'appareil, intercomparaison de plusieurs instruments mesurant les mêmes propriétés physiques. |
||
![]() |
ROSENTAL C., 1996, «L’Emergence d’un théorème logique. Une approche sociologique des pratiques contemporaines de démonstration» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. L'objet de cette thèse est de montrer qu'il est possible de rendre compte de la production de connaissance certifiée en logique dans une perspective sociologique. A cette fin, et loin de tout relativisme social, une sociologie des pratiques de demonstration est développée, à partir du cas de l'émergence d'un théorème logique spécifique. |
||
![]() |
CASSIER M., 1995, «Les contrats de recherche entre l’université et l’industrie : l’émergence d’une nouvelle forme d’organisation industrielle» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Ce travail, qui porte sur un échantillon de cent cinquante huit contrats de recherche conclu entre des laboratoires publics et des entreprises dans le domaine des biotechnologies, permet de montrer que le véritable enjeu de ce type de contrat est de construire une coordination viable entre les institutions scientifiques et l'industrie pour concevoir et créer de nouvelles solutions technologiques. La dimension temporelle de la coordination contractuelle est essentielle puisqu'elle permet d'alimenter un processus d'apprentissage mutuel et un processus de production scientifique. L'incomplétude des contrats permet de prendre des décisions au fur et à mesure des gains d'informations engrangés par les acteurs. La stabilité de ces accords repose sur des formules de compromis entre biens privés, protégés par le secret ou le brevet, biens collectifs aux participants, et biens publics, sous forme de publications. Plusieurs modes de coordination économique supportent ces contrats : la coopération productive, la coordination marchande, des mécanismes de coordination non marchands comme la confiance et la réciprocité, et parfois la hiérarchie la prise en compte de ces différents modes de coordination économique, superposés dans les contrats réels, permet d'envisager un large spectre de relations contractuelles (des formes marchandes simples, des formes coopératives, des situations de quasi-integration) ainsi que leur dynamique (la succession de prestations ponctuelles et de programmes de recherche coopérative à long terme). Ces contrats participent a la construction d'une nouvelle organisation industrielle qui associe de plus en plus étroitement laboratoires publics et firmes pour développer la science et les innovations. |
||
![]() |
VISSAC-CHARLES V., 1995, «Dynamique des réseaux et trajectoires de l’innovation. Application à la gestion de projet» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. A partir des reflexions théoriques sur l'innovation en eéonomie, sociologie et gestion, une grille d'analyse du processus d'innovation est proposée. Le but est de schématiser la dynamique des réseaux technico-économiques pour caractériser de la facon la plus simple possible le processus d'innovation qui est alors décrit sous la forme de trajectoires construisant progressivement en trois phases l'identité du projet. La grille d'analyse est mise à l'épreuve sur deux projets industriels (un robot cueilleur de pommes et un four électrique à fondre les ferrailles) qui diffèrent par leur secteur d'application (agriculture et sidérurgie), les entreprises qui les pilotent (PMI et grand groupe industriel) et la nature de l'innovation (radicale et incrémentale). L'étude détaillée des deux projets, vus du côté des concepteurs et des usagers, montre la construction conjointe d'un objet et de sonenvironnement d'action et les liens entre modèles de création de technologie, modes d'organisation et processus de décision. Au travers de ces projets la grille d'analyse est confrontée aux autres méthodes d'évaluation et de pilotage des projets : complémentarités, points forts et limites respectives. Les résultats principaux de cette thèse sont , premièrement, une meilleure compréhension du processus d'innovation grâce au renouvellement du concept de phase employé en économie du changement technique ; deuxièmement, une aide à la gestion de projet sous ses trois formes : le pilotage du projet en temps réel, l'évaluation a posteriori des trajectoires de projets, la capitalisation de l'expertise facilitant l'organisation des projets futurs. |
||
![]() |
AKRICH M., 1993, «Inscription et coordination socio-techniques» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Dans les sciences sociales, l'analyse des relations entre techniques et sociétés s'est organisée autour de deux questions principales, d'un côté la question de ce que font les techniques, de la manière dont elles participent au lien social, le renforcent, se substituent à lui ou au contraire autorisent sa constitution autonome, et de l'autre, la question de ce qui fait les techniques, de la manière dont leur émergence et leur mise en forme peuvent etre rapportées a des déterminants autres que purement techniques. En s'appuyant sur la sociologie de la traduction (Callon, Latour) cette thèse s'est donné comme objectif de construire des voies de passage entre ces deux problematiques, et a essayé de poser les bases d'une sociologie des techniques qui ne se ramène pas simplement à une sociologie du développement technique mais effectue la liaison entre l'analyse des processus d'innovation et celle des usages des techniques. Elle debouche d'une part, sur une description des processus d'innovation et d'appropriation des techniques comme spécification conjointe des dispostifs et de leur environnement et d'autre part, sur la mise en évidence de différents régimes de traduction qui permettent de comprendre comment les descriptions que donnent les acteurs des dispositifs techniques peuvent s'articuler les unes aux autres en gardant leur spécificité ; ceci conduit à déplacer la question des formes de déterminisme (technique, social) et à poser le problème des formes de coordination, c'est-à-dire des modalités par lesquelles les acteurs sont simultanément associés et dissociés. Le travail s'appuie sur des études de terrain détaillées qui concernent des technologies énergetiques variées dans les pays en développement (Algerie, Côte d'Ivoire, Sénégal). |
||
![]() |
MUSTAR P., 1993, «La Création d’Entreprise par les chercheurs. Dynamique d’intégration de la science et du marché.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Cette thèse s'intéresse au processus par lequel des connaissances scientifiques se transforment en produits commercialisables. Elle examine le phénomène de la création d'entreprises par les chercheurs. La démarche est interdisciplinaire : elle souligne la convergence possible de l'économie du changement technique, de la sociologie de l'innovation, du management de l'innovation et de la politique scientifique et technique. La méthodologie combine les analyses micro et macro; le quantitatif et le qualitatif (elle mèle une enquête sur cent entreprises créées entre 1984 et 1987 et des monographies longues de cas d'échec comme de réussite); et les analyses statiques et dynamiques (les données statistiques ont été recueillies en 1988 puis en 1992-93). La thèse demontre que la conception, la production et le développement de produits et de services par les chercheurs-entrepreneurs ne représente pas un court-circuit dans le processus complexe et non-linéaire de l'innovation. La mise ne place d'un réseau de relations entre des laboratoires académiques, des entreprises, des administrations publiques locales, nationales et internationales, des clients et des utilisateurs finals est nécessaire au succès et à la croissance de l'entreprise. |
||
![]() |
PETIT J., 1993, «Le stockage des déchets radioactifs : perspective historique et analyse sociotechnique» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Dans la plupart des pays, un fossé persistant semble séparer d'une part les experts, c'est-à-dire ici tous les acteurs qui ont en charge institutionnellement la question des déchets radioactifs, et d'autre part une fraction notable du public et des média. Ce constat conduit à s'interroger sur les causes d'un phénomène socio-politique qui constitue désormais un fort handicap pour la réalisation des projets technologiques correspondants. Ce travail, basé sur la littérature ouverte et l'utilisation de banques de données scientométriques, démontre que la construction du domaine (au sens de la sociologie moderne des sciences et des techniques) se caractérise par les deux aspects principaux suivants:
1. la multiplication des porte-parole au cours du temps. En effet, a partir du tournant des années 70, la maitrise sociotechnique du domaine va peu a peu échapper aux seuls experts qui étaient depuis les années 40 les seuls représentants des intérêts de tous les acteurs, tant humains que non humains. Cette évolution notable, qui traduit l'émergence d'une forte demande de représentation de la part du public, aboutira à la négociation entre les porte-parole et à la mise en place de procédures spécifiques d'association du public.
2. la recherche de solutions qui, au-delà du détail technique des différentes options, puisent aux ressources de la nature ou de la société. En fait, les consensus se forgent par construction d'hybrides nature/société. |
||
![]() |
MEYER J., 1992, «La dynamique de la demande dans l’innovation. Etudes de cas sur sa définition et son action par les réseaux socio-techniques.» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. | ||
![]() |
RABEHARISOA V., 1992, «Modalités de préhension et d’analyse des indicateurs de liens entre science, technique et marché.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Cette thèse vise a établir une démarche permettant de décrire les liens entre science, technique et marché. Concrètement, elle s’appuie sur l’analyse de quelques actions menées dans le domaine de la gestion du chauffage d’une part, dans le domaine des piles à combustibles d’autre part. Ces actions sont destinées à faire économiser de l’énergie respectivement au secteur résidentiel et tertiaire et à celui des transports. La démarche proposée consiste à comparer entre eux les indicateurs mis au point par les acteurs qui interviennent dans un domaine. Ces indicateurs leur servent à configurer les opérations qu’ils effectuent et les relations entre ces opérations. On montre que les registres dans lesquels ces indicateurs sont exprimés informent sur la nature des problèmes traités au sein d’un domaine. Au delà, on montre le degré de convergence des diff érentes situations constitutives d’un domaine. On montre enfin dans quelle mesure la possibilité même du calcul économique est suspendu à l’équivalence entre ces indicateurs. |
||
![]() |
TEIL G., 1991, «Candide, un outil de Sociologie Assistée par Ordinateur pour l’analyse quali-quantitative de gros corpus de textes» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Le texte est au centre de bon nombre d'activités humaines, celle de l'administration par exemple. L'analyse sociologique de texte ne doit pas se contenter de restituer les technologies d'écriture, de lecture, de diffusion et de collecte de textes; elle doit aussi s'attacher à décrire le contenu des textes. Cettedescription doit également rendre compte des multiples lectures, parfois contradictoires, qui sont faites. Ce faisant, l'analyse sociologique de texte se heurte à une importante difficulté que le logiciel CANDIDE se propose de pallier : le volume des textes à étudier. Ce programme ne peut s'appuyer sur aucun ensemble de connaissances a priori, un dictionnaire préétabli ou une grammaireexhaustive qui, s'il n'était partagé de tous les lecteurs, risquerait d'orienter sa lecture. De son point de vue, le texte est un dispositif associant des mots dont ilreprésente le réseau d'association. Nous décrivons son fonctionnement ainsi que diverses analyses de réseau (linguistiques, socio-economiques...). La comparaison de deux lectures d'un même corpus, faites par une équipe d'experts d'une part, par CANDIDE d'une autre, montre la parfaite concordance des deux lectures pour les gros corpus et les spécificités de chacune pour les petits ensembles de textes. Enfin, nous passons en revue des utilisations de cet outil, de l'analyse bibliographique à la veille technologique et a l'analyse de questionnaires ouverts |
||
![]() |
VINCK D., 1991, «La coordination du travail scientifique : le laboratoire et les réseaux» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. La thèse porte sur la manière dont se déroulent les productions scientifiques, comment elles sont organisées et regulées. Laboratoires et réseaux de coopération scientifique sont ainsi deux formes de coordination complémentaires. Trois enqueêes composent cette thèse. La première se penche sur la litterature et montre comment les observateurs peuplent l’etude des sciences de multiples entités et de divers mécanismes d’interaction. Elle revèle également une insuffisance de l’analyse d un dispositif tel que le laboratoire. La deuxième enquête est de type ethnographique. Elle rend compte de la dynamique de quelques projets de recherche initiés dans un laboratoire universitaire. Elle met en évidence quelques mécanismes de stabilisation des productions scientifiques. La troisième enquête étudie de facon comparative plus de 100 reseaux de coopération scientifique. Une méthode de caracterisation des réseaux a été mise au point et une typologie a été proposée. De la confrontation de ces trois enquêtes. Il apparait que les pôles d’interêt dans la coordination du travail scientifique changent : du laboratoire comme forme privilégiée, on passe au réseau de coopération scientifique. Laboratoire et réseau constituent deux pôles a la fois indissociable et antagonistes de la coordination du travail scientifique. |
||
Sorry, no result found matching your query. |
CSI PhD Dissertations submitted since 1991
![]() |
DANIÉLOU J., 2022, «En transition. Quand ENGIE se reterritorialise sous l’effet du réchauffement climatique (2016-2020)» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
HEIMSTÄDT C., 2022, «Feeding the world with an app: Digital agriculture, startups, and the appeal of little devices» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
PELLIZZARI M., 2022, «Feasibility first:Trials and tactics of feasibility in the implementation of social impact bonds» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
RAJAOBA M., 2022, «Politiques des données agricoles Plateformes et projets d’innovation dans l’émergence de l’agriculture numérique en France» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
RIOM L., 2021, «Faire compter la musique. Comment recomposer le live à travers le numérique (Sofar Sounds, 2017-2020)» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
TABOURET S., 2021, «Les cépages résistants, du labo à la vigne. Quand l’expérimentation met à l’épreuve les pratiques vitivinicoles, les variétés de vigne et les propriétés du vin» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
ABDELGHAFOUR N., 2020, «Micropolitics of poverty How randomized controlled trials address global poverty through the epistemic and political fragmentation of the world» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
BOILÈVE F., 2020, «Une "Banque du savoir" ? Enquête sur la nature et la politique de l’expertise de la Banque mondiale» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
FISHER E., 2020, «Humanitarian Presence. Locating the Global Choices of Doctors Without Borders» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
PERAULT E., 2020, «Habiter ensemble les milieux Explorations inachevées du faire-avec.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
PONS J., 2020, «La genèse des Euromarchés» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
ALAUZEN M., 2019, «Plis et replis de l’État plateforme. Enquête sur la modernisation des services publics en France» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
CAMUS A., 2019, «Faire valoir un patrimoine. Comment une école polytechnique investit la numérisation de la collection audiovisuelle d’un festival musical.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
VIOLLE A., 2019, «Constituer un territoire de gouvernement pour la finance : enquête sur l’expertise de supervision au sein de l’Union bancaire européenne» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
BAUDRIN M., 2018, «Maintenir la technologie aérosol et son industrie : une enquête sur les collectifs industriels (1958-2016)» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
MERLIN J., 2018, «L’épreuve de la mine : autochtonie et environnement en Nouvelle-Calédonie» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
ERMOSHINA K., 2016, «Au code, citoyens. Mise en technologie de problèmes publics.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
YON G., 2016, «Théorie économique, réalité industrielle et intérêt général : la recherche de l’optimum à Electricité de France (1946-1965)» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
SARAÇ-LESAVRE B., 2015, «Formulating Nuclear Values: Communities, Equations, Budgets and Debates with Nuclear Waste» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
EHRENSTEIN V., 2014, «Géopolitique du carbone. L’action internationale pour le climat aux prises avec la déforestation.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
GUEYDIER P., 2014, «HADOPI comme expérimentation. Récit d’une instrumentation de l’action publique.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
JUVEN P., 2014, «Une santé qui compte ? Coûts et tarifs dans la politique hospitalière française.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
BOURGOIN A., 2013, «Le conseil en management à l’épreuve de sa mise en valeur : une étude empirique» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
COMBES C., 2013, «La pratique des séries télévisées. Une sociologie de l’activité spectatorielle» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
PALLESEN T., 2013, «Assembling Markets for Wind Power – An Inquiry into the Making of Market Devices» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
TIRONI M., 2013, «La ville comme expérimentation : le cas du Vélib’ à Paris» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
MUSIANI F., 2012, «Nains sans géants. Architecture décentralisée et services Internet» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
BENVEGNU N., 2011, «La politique des netroots. La démocratie à l’épreuve des outils informatiques de débat public.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
LAURENT B., 2011, «Democracies on trial. Assembling nanotechnologies and their problems.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
LEMOINE B., 2011, «Les valeurs de la dette. L’État à l’épreuve de la dette publique» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
RENAULT M., 2011, «Analyse pragmatique du business model et "performations" de marché dans l’entrepreneuriat technologique.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
TRÉBUCHET-BREITWILLER A., 2011, «Le travail du précieux. Une anthropologie économique des produits de luxe à travers les exemples du parfum et du vin.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
DOGANOVA L., 2010, «Faire valoir l’exploration collective. Dynamiques, instruments et résultats des partenariats avec des spin-offs académiques» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
GRANDCLÉMENT C., 2008, «Vendre sans vendeurs : sociologie des dispositifs d’achalandage en supermarché» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
ROUTELOUS C., 2008, «La démocratie sanitaire à l’épreuve des pratiques médicales : sociologie d’un modèle participatif en médecine» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
BENTO S., 2006, «La difficile existence du barrage d’Alqueva : une ethnographie des démonstrations sociotechniques» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
GRAMAGLIA C., 2006, «La mise en cause environnementale comme principe d’association. Casuistique des affaires de pollutions de rivières : l’exemple des actions contentieuses de l’Association nationale de protection des eaux et rivières (ANPER-TOS)» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
HENRIQUES L., 2006, «The dynamics of a national system of innovation and the ole of the non-profit space: Portugal as a Research Laboratory» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
THIÉRY O., 2005, «"Collecter", ou la réalisation du métro dans la relation:inventaire des véhicules de fabrication d’existence d’un équipement urbain» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
LINHARDT D., 2004, «La force de l’Etat en démocratie. La RFA face à la guérilla urbaine (1967-1982)» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
RÈMONDET M., 2004, «Le laboratoire de thérapie génique à l’épreuve de la clinique : sociologie d’une expérimentation biomédicale» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
CHAMPENOIS-ROUSSEAU B., 2003, «Ethique et moralité ordinaire dans la pratique du diagnostic prénatal» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
DRATWA J., 2003, «Taking Risks withe the precautionnary principle» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
LÉPINAY V., 2003, «Les formules du Marché. Ethno-économie d’une innovation financière : les produits à Capital Garanti» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
MARTIN S., 2003, «Peut-on utiliser la sociologie de la traduction pour la gestion de l’innovation ?» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
MUNIESA F., 2003, «Des marchés comme algorithmes : sociologie de la cotation éléctronique à la Bourse de Paris» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
MURET A., 2003, «La Qualité en recherche : la construction d’une norme française - décembre 2003» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
MELARD F., 2001, «L’autorité des instruments dans la production du lien social» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
WINANCE M., 2001, «Thèse et prothèse. Le processus d’habilitation» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Text access » |
![]() |
YANEVA A., 2001, «"L’affluence" des objets. Pragmatique comparée de l’art contemporain et de l’artisanat d’art» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
BARTHE Y., 2000, «La mise en politique des déchets nucléaires. L’action publique aux prises avec les irréversibilités techniques» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
DIDIER E., 2000, «De l’échantillon à la population sociologie de la généralisation par sondage aux Etats-Unis avant la seconde guerre mondiale» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
GOMART E., 1999, «Surprised by Methadone» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
BARBIER R., 1996, «Une Société au rendez-vous de ses déchets. L’internationalisation des déchets comme figure de la dynamique du collectif» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
DUBUISSON S., 1996, «Codification et prestation dans les activités économiques. Analyse de deux modalités de coordination» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
JACQ F., 1996, «Pratiques scientifiques, formes d’organisation et représentations politiques de la science dans la France de l’après-guerre» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
MALLARD A., 1996, «Les instruments dans la coordination de l’action. Pratiques techniques, métrologie, instrument scientifique» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
ROSENTAL C., 1996, «L’Emergence d’un théorème logique. Une approche sociologique des pratiques contemporaines de démonstration» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
CASSIER M., 1995, «Les contrats de recherche entre l’université et l’industrie : l’émergence d’une nouvelle forme d’organisation industrielle» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
VISSAC-CHARLES V., 1995, «Dynamique des réseaux et trajectoires de l’innovation. Application à la gestion de projet» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
AKRICH M., 1993, «Inscription et coordination socio-techniques» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
MUSTAR P., 1993, «La Création d’Entreprise par les chercheurs. Dynamique d’intégration de la science et du marché.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
PETIT J., 1993, «Le stockage des déchets radioactifs : perspective historique et analyse sociotechnique» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
MEYER J., 1992, «La dynamique de la demande dans l’innovation. Etudes de cas sur sa définition et son action par les réseaux socio-techniques.» , PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
RABEHARISOA V., 1992, «Modalités de préhension et d’analyse des indicateurs de liens entre science, technique et marché.» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
TEIL G., 1991, «Candide, un outil de Sociologie Assistée par Ordinateur pour l’analyse quali-quantitative de gros corpus de textes» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |
![]() |
VINCK D., 1991, «La coordination du travail scientifique : le laboratoire et les réseaux» ,
PhD thesis, Paris, École Nationale Supérieure des Mines de Paris. |