Le Centre de sociologie de l’innovation (i3 CNRS UMR 9217, Mines Paris – PSL)
a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de
Léone-Alix MAZAUD
Composer avec la biodiversité.
Les opérateurs de sensibilité au vivant autre qu’humain dans le projet urbain et architectural
Thèse de PSL Université, spécialité STS (sciences, technologies, sociétés), préparée dans le cadre du programme en sciences sociales de l’école doctorale SDOSE « Sciences de la Décision, des Organisations, de la Société et de l’Échange ».

Le jury est composé de :
Céline GRANJOU | Directrice de recherche | Lessem, INRAE | Rapporteure |
Léo MARIANI | Maître de conférences | Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) | Rapporteur |
Albena YANEVA | Professeure | Politecnico di Torino | Examinatrice |
Frédérique AÏT-TOUATI | Chargée de recherche CNRS | École des hautes études en sciences sociales (EHESS) | Examinatrice |
Théa MANOLA | Maitresse de conférences | ENSA de Grenoble – Université Grenoble Alpes | Examinatrice |
Jérôme DENIS | Professeur | Mines Paris – PSL | Directeur de thèse |
Résumé de la thèse
Cette thèse porte sur des outils développés depuis les années 2010 en France pour prendre en compte la biodiversité dans les projets urbains et architecturaux. Pour ce faire, ils recourent à des formes variées de quantification, de mise en données et en indicateurs du vivant, qui traduisent des connaissances issues de l’écologie scientifique et les rendent ainsi praticables pour les métiers de la fabrique urbaine. Depuis une position embarquée dans une agence d’architecture, la thèse analyse une quinzaine de ces outils (indicateurs, labels, outils de modélisation) et montre comment ils amènent à composer avec la biodiversité. Ces outils participent à façonner des mondes urbains multi-espèces par des ressors à la fois cognitifs et esthétiques.
En documentant au plus près leurs agencements, mais aussi, pour certains, les temps de leur élaboration, la thèse met en lumière quatre dimensions importantes. Ces outils énactent différentes versions de la biodiversité associées à des problématisations des rapports entre vivants autres qu’humains et projets urbains ; ils cultivent à la fois des politiques ontologiques et des micropolitiques différenciées de la biodiversité ; ils donnent prise à certaines formes d’action sur elle ; et enfin, ils rendent sensible – à la fois la biodiversité elle-même et les acteur·ices des projets – par la mise en forme des connaissances.
Résumé de la thèse en anglais
This thesis focuses on tools developed in France since the 2010s to take biodiversity into account in urban and architectural projects. To do so, they use various forms of quantification, data collection, and indicators of living organisms, which translate knowledge from scientific ecology and make it applicable to urban planning professions. From a position within an architecture firm, the thesis analyzes some fifteen of these tools (indicators, labels, modeling tools) and shows how they lead to dealing with biodiversity. These tools help shape multi-species urban worlds through both cognitive and aesthetic means.
By documenting their arrangements in detail, as well as, for some, the timing of their development, the thesis highlights four important dimensions. These tools enact different versions of biodiversity associated with problematizations of the relationships between non-human living beings and urban projects; they cultivate both ontological policies and differentiated micropolitics of biodiversity; they give rise to certain forms of action on biodiversity; and finally, they make both biodiversity itself and the actors involved in the projects sensitive by shaping knowledge.
Mots clés en français : Biodiversité, Outils, Ville, Sensibilité, Vivant, Design
Mots clés en anglais : Biodiversity, Tools, City, Sensitivity, Living, Design