Le citoyen-usager dans la co-conception urbaine

Retrouvez les podcasts de la journée d’étude interdisciplinaire i3 organisée le 30 mars 2022 à Mines Paris

L’impératif de co-conception dans les projets architecturaux et urbains se fait de plus en plus fort auprès des acteurs institutionnels et des professionnels du secteur habitat-construction. La mobilisation des publics dès la genèse d’un projet soulève un certain nombre d’interrogations sur la figure du citoyen/usager. Cette partie-prenante, traditionnellement écartée du processus de conception est présentée par les promoteurs de la co-conception urbaine à la fois comme demandeuse d’informations sur les projets et une figure incarnant des usages dont la connaissance est indispensable à l’élaboration de projets adaptés.
Or la mise en application de ce type de démarche dans le secteur du bâtiment et de l’aménagement confronte les acteurs à un certain nombre de problématiques quant à la méthodologie à adopter pour cibler et susciter la participation du public adapté d’une part, et articuler le processus de co-conception avec l’écosystème d’acteurs, de pratiques et de normes du secteur d’autre part.

Organisatrices

  • Carole-Anne Tisserand – CSI Mines Paris
  • Aliénor Morvan – SES Télécom Paris

Comité scientifique

  • Michael Baker – Directeur de Recherches CNRS, Télécom Paris
  • Françoise Détienne – Directrice de Recherches CNRS en psychologie ergonomie, Télécom Paris
  • Brice Laurent – Chargé de Recherche en sociologie CSI – Mines Paris
  • Stéphane Safin – Maitre de conférences en psychologie ergonomie, Télécom Paris

Programme de la journée


Captation et post-production réalisée par Baptiste Martin. Diffusion par le service de radio Cause Commune édité par l’association Libre à Toi. Retrouvez les podcasts


#01 – Pourquoi et avec qui co-concevoir ? (1/2)

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Le citoyen dans la co-conception se voit attribuer différents rôles et différentes appellations selon les projets – “smart citoyen” (Shelton, Lodato, 2019), “contributeur” (Talvard, 2018), “innovateur” (Laurent, 2019), “partenaire” (OCDE, 2001), etc.– qui traduisent le degré d’implication réel ou attendu des citoyens dans les processus de co-conception. Cette redéfinition du rôle du citoyen dans la fabrique urbaine ne va pas toujours de pair avec une application réelle de ces processus. Une des raisons invoquées par les parties prenantes sont les difficultés à s’accorder sur une définition claire du public à impliquer des objectifs à atteindre et des moyens d’y parvenir.
La première partie de cette journée d’étude est consacrée au citoyen dans la co-conception et permettra de croiser les retours d’expérience d’acteurs académiques, professionnels et institutionnels sur différentes questions :

Quels sont les objectifs de la co-conception citoyenne ? Qui impliquer ? Qu’attend-t-on du citoyen dans la co-conception ?

  • Jean-Marie Burkhardt, directeur de recherche en ergonomie à l’Université Eiffel : Les usagers-concepteur et les concepteurs professionnels.  De 06:46 à 1:00
  • Hadrien Macq, chercheur en science-politiques et sociales – Technical University Munich et Université de Liège : Les pouvoirs publics à la recherche de citoyens innovants. De 1:01 à 1:51

#02 – Jean-Marie Burkhardt : Les usagers concepteurs et les concepteur professionnels

Écouter podcast #02

Présentation de Jean-Marie Burkhardt, directeur de Recherche en ergonomie à l’Université Gustave Eiffef au cours de la matinée Pourquoi et avec qui co-concevoir ?

#03 – Hadrien Macq : Les pouvoirs publics à la recherche de citoyens innovants

Écouter podcast #03

Présentation de Hadrien Macq, chercheur en sciences-politiques et sociales à la Technical University de Munich et à l’Université de Liège au cours de la matinée Pourquoi et avec qui co-concevoir ?

#04 – Pourquoi et avec qui co-concevoir ? (2/2)

Écouter podcast #04

Le citoyen dans la co-conception se voit attribuer différents rôles et différentes appellations selon les projets – “smart citoyen” (Shelton, Lodato, 2019), “contributeur” (Talvard, 2018), “innovateur” (Laurent, 2019), “partenaire” (OCDE, 2001), etc.– qui traduisent le degré d’implication réel ou attendu des citoyens dans les processus de co-conception. Cette redéfinition du rôle du citoyen dans la fabrique urbaine ne va pas toujours de pair avec une application réelle de ces processus. Une des raisons invoquées par les parties prenantes sont les difficultés à s’accorder sur une définition claire du public à impliquer,des objectifs à atteindre et des moyens d’y parvenir.

La première partie de cette journée d’étude est consacrée au citoyen dans la co- conception et permettra de croiser les retours d’expérience d’acteurs académiques, professionnels et institutionnels sur différentes questions :

Quels sont les objectifs de la co-conception citoyenne ? Qui impliquer ? Qu’attend-t-on du citoyen dans la co-conception ?

Deuxième partie de la matinée,

Table-ronde : La co-construction au delà des fantasmes. Le citoyen innovant existe-t-il ?

Animateur : Brice Laurent – Chargé de Recherche en sociologie, CSI Mines ParisTech

Intervenants :

  • Gaëtan Brisepierre – Sociologue indépendant, membre du Réseau AMU-Assistance à Maîtrise d’Usage
  • Anne-Laure Desflaches – co-fondatrice de l’agence de design et d’innovation sociale Les Ateliers RTT/Fabrique de l’hospitalité
  • Gwennaëlle Costa-Le-Vaillant – Directrice de la Direction Donnée Numérique Smart Région IDF
  • Stéphane Vincent – Délégué Général de la 27ème Région – design des politiques publiques

#05 – Comment co-concevoir ? (1/2)

Écouter podcast #05

Convier les citoyens aux phases précoces d’un processus de conception amène à repenser les paramètres du projet, suscitant parfois des craintes budgétaires et des méfiances sur la créativité des “profanes”. On attribue en effet aux concepteurs professionnels des capacités créatives basées sur des propositions nouvelles, inattendues, non-anticipées (Mayer 1999, Sternberg 1999, Visser 2006, Falzon 2004, Zittrain 2006) ainsi qu’une habilité à sélectionner certaines données du projet et à les synthétiser en un concept global. En revanche, si l’on accorde aux usagers une créativité plus quotidienne, centrée sur l’adaptation vis-à-vis d’une expérience vécue et incarnée, leur capacité à générer des concepts novateurs est souvent remise en question par les parties prenantes d’un projet. Traditionnellement, ils sont donc mobilisés dans le processus comme une source de données ou tout au plus comme une instance de validation d’une proposition émise par un professionnel.

La co-conception vise quant à elle à impliquer des usagers dès le début du processus de conception comme instance de génération de propositions. Le rôle et les relations de l’ensemble des acteurs sont redéfinis en termes de niveau de contribution et de gouvernance. La nature collective de la conception met en tension le statut et la responsabilité de l’acteur qui pilote le projet (auteur, chef de projet etc.). Le recours à la co-conception amène ainsi le concepteur professionnel à repenser ses techniques de médiation du processus, sa propriété intellectuelle et sa responsabilité légale.

La deuxième partie de cette journée d’étude interroge les adaptations méthodologiques des concepteurs qui passent notamment par l’explicitation des processus et la réinvention des outils du projet.

Quels sont les outils et méthodes de co-conception en mesure de soutenir les capacités des citoyens à générer des concepts novateurs ?

  • Catherine Elsen, professeure en ingénierie architecturale, directrice du laboratoire Inter’Act à l’Université de Liège : Accompagner et assurer la médiation du processus de conception. De 07:15 à 49:55
  • Stéphane Safin, maître de conférence en psychologie-ergonomie à Télécom Paris : Fournir des outils et systèmes de représentation en co-conception. De 50:24 à 01:41

#06 – Catherine Elsen : Accompagner et assurer la médiation du processus de conception

Écouter podcast #06

Présentation de Catherine Elsen, professeure en ingénierie architecturales, directrice de Inter’Act à l’Université de Liège au cours de l’après-midi Comment co-concevoir ?

#07 – Comment co-concevoir (2/2)

Écouter podcast #07

Convier les citoyens aux phases précoces d’un processus de conception amène à repenser les paramètres du projet, suscitant parfois des craintes budgétaires et des méfiances sur la créativité des “profanes”. On attribue en effet aux concepteurs professionnels des capacités créatives basées sur des propositions nouvelles, inattendues, non-anticipées (Mayer 1999, Sternberg 1999, Visser 2006, Falzon 2004, Zittrain 2006) ainsi qu’une habilité à sélectionner certaines données du projet et à les synthétiser en un concept global. En revanche, si l’on accorde aux usagers une créativité plus quotidienne, centrée sur l’adaptation vis-à-vis d’une expérience vécue et incarnée, leur capacité à générer des concepts novateurs est souvent remise en question par les parties prenantes d’un projet. Traditionnellement, ils sont donc mobilisés dans le processus comme une source de données ou tout au plus comme une instance de validation d’une proposition émise par un professionnel.

La co-conception vise quant à elle à impliquer des usagers dès le début du processus de conception comme instance de génération de propositions. Le rôle et les relations de l’ensemble des acteurs sont redéfinis en termes de niveau de contribution et de gouvernance. La nature collective de la conception met en tension le statut et la responsabilité de l’acteur qui pilote le projet (auteur, chef de projet etc.). Le recours à la co-conception amène ainsi le concepteur professionnel à repenser ses techniques de médiation du processus, sa propriété intellectuelle et sa responsabilité légale.

La deuxième partie de cette journée d’étude interroge les adaptations méthodologiques des concepteurs qui passent notamment par l’explicitation des processus et la réinvention des outils du projet.

Quels sont les outils et méthodes de co-conception en mesure de soutenir les capacités des citoyens à générer des concepts novateurs ?

Présentation et Table-ronde

  • Patrick Bouchain, architecte et scénographe, agences Construire et La Preuve par 7, Grand Prix de l’Urbanisme 2019 : Comment la co-conception repousse-t-elle le cadre juridique de la coception ? De 02:55 à 47:30
  • Médiation, acculturation et gouvernance. Quel processus de prise de décision ? Animée par Benjamin Loiseau, doctorant en architecture SES – Télécom Paris – Architecture Studio. Intervenants : Simon Mallo – Co-directeur des Sismo – design with care ; Alban Ouahab – Maître de Conférences en sciences de gestion à Télécom Paris – les supermarchés coopératifs et participatifs et Pierre Baudry – Associé fondateur d’Okoni – agence de conseil en design.
    De 47:53 à 1:31

#08 – Patrick Bouchain : Comment la co-conception repousse-t-elle le cadre juridique de la conception ?

Écouter podcast #08

Présentation de Patrick Bouchain, architecte et scénographe, agences Construire et La Preuve par 7, Grand Prix de l’Urbanisme 2019.

#09 – Table-ronde : Médiation, acculturation et gouvernance. Quel processus de prise de décision ?

Écouter podcast #09

Table-ronde animée par Benjamin Loiseau, doctorant en architecture SES – Télécom Paris – Architecture Studio

Intervenants :

  • Simon Mallo, co-directeur des Sismo – design with care
  • Alban Ouahab, maître de Conférences en sciences de gestion à Télécom Paris – les supermarchés coopératifs et participatifs
  • Pierre Baudry, associé fondateur d’Okoni – agence de conseil en design