The Center for the Sociology of Innovation (i3 CNRS UMR 9217, Mines Paris – PSL)
is pleased to invite you to the thesis defense of
Victoria Brun
Redoing research
Valorisation of public research at the CNRS
Doctoral thesis specialized in STS (Sciences, Technologies & Society), prepared at Mines Paris – PSL, under the Social Sciences programme of SDOSE doctoral school, “Sciences of Decision, Organizations, Society and Exchange”
The jury is composed of:
Julien Barrier | Associate Professor | ENS Lyon | Examiner |
Christian Bessy | CNRS Senior Researcher | ENS Saclay | Examiner |
Michel Dubois | CNRS Senior Researcher | Sorbonne Université | Rapporteur |
Christine Musselin | CNRS Senior Researcher | Sciences Po Paris | Examiner |
Séverine Louvel | Professor | INRAE | Rapporteur |
David Pontille | CNRS Senior Researcher | Mines Paris | Thesis supervisor |
Summary of the thesis
This dissertation of sociology of science analyses what academic valorization does to research practices at the CNRS. Being a mission of public research since 1982, valorisation consists in transferring research results outside the academic world via the market. Much of previous studies has seen it as part of a movement to turn knowledge into economic goods, described as “academic capitalism” or “neo-liberalization of research”, meaning replacing research activities with commercial activities. Yet, my investigation shows that academic activities and scientific quality remain at the heart of valorisation practices. To account for this situation, the thesis argues that valorisation is encouraged and practiced as a particular modality of research activity. In this respect, institutional policies do not aim to add a new type of activity to the tasks of research staff, but to instill in them a concern for identifying technological applications in the course of their research, preferably in contact with extra-academic partners who would be the potential users. For their part, research staff organise and finance part of their research with the help of valorisation schemes. They combine economic valorisation and academic production, drawing on a traditionally established division of labor between (lecturer-)researchers, engineers and doctoral students. This general argument is based on an analysis of five facets of valorisation. It is considered alternately as incentive, institutional certification, work on a result, professional retribution, deontological and political commitment. Each of these facets highlights the distributed work involved in valorisation, between executives, administrative staff and research personnel. The thesis is based on an on-board investigation, using mixed methods (interviews, observations, document analysis, geometric analysis), traversing institutional communication, valorisation services, and five projects selected from two families of disciplines (engineering sciences and human and social sciences). It also documents the epistemological and political consequences of this inside-out transformation of research practices: it highlights the synergy with competitive logics specific to scientific activity, proposes comparisons with other activities (expertise, dissemination, interdisciplinarity) that put public research to use, distinguishes between different political discussions concerning the infringement of valorisation on the professional autonomy of research personnel, and explains how taking into account the reflexivity of valorisation actors on their practices feeds sociological criticism.
Résumé de la thèse
Cette thèse de sociologie des sciences analyse ce que la valorisation académique fait aux pratiques de recherche au CNRS. Mission de la recherche publique depuis 1982, la valorisation consiste à transférer les résultats de recherche à l’extérieur du monde académique par l’intermédiaire du marché. Une part importante des travaux antérieurs l’a inscrite dans un mouvement de mise en économie des connaissances qualifié de « capitalisme académique » ou de « néo-libéralisation de la recherche », venant substituer des activités commerciales aux activités de recherche. Pourtant, mon enquête montre que les activités académiques et la qualité scientifique restent au cœur des pratiques de valorisation. Afin de rendre compte de cette situation, la thèse défend l’argument selon lequel la valorisation est encouragée et pratiquée comme une modalité particulière de l’activité de recherche. À cet égard, les politiques institutionnelles n’ont pas pour ambition d’ajouter un nouveau type d’activités aux tâches des personnels de recherche, mais de leur insuffler le souci d’identifier des applications technologiques au cours de leur recherche, préférentiellement au contact de partenaires extra-académiques qui en seraient les utilisateurs potentiels. De leur côté, les personnels de recherche organisent et financent une partie de leurs recherches avec les dispositifs de valorisation. Ils mènent de front valorisation économique et production académique, en s’appuyant notamment sur une division du travail, traditionnellement instituée, entre (enseignant·es-)chercheur·ses, ingénieur·es et doctorant·es. Cet argument général repose sur l’analyse de cinq facettes de la valorisation. Celle-ci est considérée tour à tour comme incitation, certification institutionnelle, travail sur un résultat, rétribution professionnelle, engagement déontologique et politique. Chacune de ces facettes met en exergue le travail distribué dont fait l’objet la valorisation, entre dirigeant·es, agents administratifs et personnels de recherche. La thèse se base sur une enquête embarquée, par méthodes mixtes (entretiens, observations, analyse de documents, analyse géométrique), traversant la communication institutionnelle, les services de valorisation, et cinq projets sélectionnés dans deux familles de disciplines (sciences de l’ingénierie et sciences humaines et sociales). Elle documente également les conséquences épistémologiques et politiques de cette transformation par l’intérieur des pratiques de recherche : elle souligne la synergie avec des logiques concurrentielles propres à l’activité scientifique, propose des rapprochements avec d’autres activités (expertise, vulgarisation, interdisciplinarité) de mise en utilité la recherche publique, distingue différentes discussions politiques quant aux atteintes de la valorisation à l’autonomie professionnelle des personnels de recherche, et explicite en quoi la prise en compte de la réflexivité des acteur·ices de la valorisation sur leurs pratiques alimente la critique sociologique.